Comment développer le bien-être au travail ?

Publié le 21 septembre 2010 par Jean-Louis Richard

 Les débats sur les retraites ont remis la pénibilité à l'ordre du jour.

Si certains métiers s'avèrent plus pénibles que d’autres, tous les salariés peuvent affirmer que leur propre travail est pénible, au moins par moments.

La question de management d'Eric Albert, président de l'Ifas.

Certes, la finalité première du travail est de tendre vers une efficacité maximale. Pour autant, la plupart des observateurs considèrent que la performance, pour être durable, nécessite une certaine dose, si ce n’est de bonheur, du moins de satisfaction et de bien-être. Tournons-nous donc vers les économistes du bonheur puis vers les psychologues.

Les premiers semblent unanimes pour constater que la qualité de la vie sociale favorise davantage le bien-être collectif que l’élévation du revenu. Je vois d’ici les conclusions hâtives que l’employeur pourrait tirer d’un tel constat ! Là n’est évidemment pas mon propos. Les seconds, eux, montrent l’importance du soutien social pour l’équilibre de l'individu et sa capacité à gérer le stress. Le bonheur passe donc par les autres, par le sentiment d'appartenance à une équipe, par la convivialité.

Tout cela s’élabore, se construit, s’entretient par le manager avant tout. C’est d’abord un style personnel qui vise à ne pas montrer de préférence pour les uns aux dépens des autres. C’est ensuite une attention à ne pas sur-valoriser la performance individuelle par rapport à la performance collective. Enfin, c'est l’organisation de plages de convivialité, dont la finalité est purement destinée à favoriser et améliorer la qualité des relations entre les membres d'une équipe.

Si nombre de managers se disent convaincus de l’utilité d’une telle démarche, sa mise en œuvre se heurte toujours à l’arbitrage entre l’urgence d’une tâche opérationnelle et le temps consacré à labourer ou à cultiver ce qui trouve son utilité de façon décalée. C’est pourquoi il importe de ritualiser des temps de pause collective (comme les vacances) qui contrebalancent la frénésie du court terme.

On nous rappelle chaque jour qu’il va falloir « durer » au travail. Donnons-nous les moyens de le rendre plus plaisant et probablement plus efficace.

Eric Albert (ea@ifas.net) est Président de l'Ifas.

(cet article a été publié dans Les Echos du mardi 21 septembre 2010)