Témoignage d'une reconversion réussie à 45 ans

Publié le 18 avril 2012 par Viametiers @viametiers
18 Avril 2012Auteur: Marc Gesbert

Dans sa boutique déco, Laurence offre une vitrine à de jeunes créateurs locaux

D'une compagnie d'assurance à une boutique de déco, il y a un fossé. Que Laurence Javaux a décidé de franchir en novembre dernier. Une reconversion professionnelle étonnante que Pôle emploi lui avait déconseillée. « Apparemment, à 45 ans, j'étais trop vieille pour me lancer », explique-t-elle. Qu'à cela ne tienne, la pétillante Wattignisienne a pris le risque en ouvrant son petit magasin place de la République. Un espace chaleureux où la déco classique côtoie les accessoires branchés et même des créations originales que de jeunes artisans du secteur exposent et peuvent vendre chez elle.

Le Palais de Flo a ouvert en novembre à la Sainte-Catherine, « où tout prend racine », souffle Laurence Javaux, heureuse propriétaire de cette boutique de déco installée place de République, en face de la salle Marcel-Hugot. À 45 ans, cette Wattignisienne est une jeune commerçante en train de constituer sa clientèle et l'identité de sa petite entreprise. « Le commerce, ce n'est pas facile mais il faut faire les choses parce que ça nous fait plaisir. C'est ça qui touche un client, avance Laurence Javaux. J'aime le contact et j'adore discuter avec mes clients, qu'ils me racontent leur vie. » Il y a quelques mois, quand cette quadragénaire souriante effectue un bilan de compétences et cherche à quitter un emploi qui ne lui plaît plus, son projet ne suscite pourtant pas un enthousiasme débordant chez les professionnels de l'emploi. « J'ai fait le point sur ma vie et j'avais vraiment envie de passer à autre chose, mais mon rendez-vous chez Pôle emploi a failli me démotiver. Ils m'ont fait comprendre que j'étais un peu vieille pour me lancer là-dedans. », raconte-t-elle.

Et pourtant, en jetant un oeil dans la boutique, on devine que sa patronne a le sens de la déco. Dans Le Palais de Flo, de belles horloges et de grands lustres côtoient les services de vaisselle peints à la main mais aussi des assortiments de petites boîtes à bisous, à bijoux, à sous, à dents, à bobos, vendues pour quelques euros. En ce moment, les cadres magnétiques marchent très bien, les petites trousses colorées font un tabac auprès des collégiennes.

Dans le coin enfant, la nappe ou la poupée à colorier étonnent le client, peu habitué à ce genre de produit.

Mais l'originalité du petit commerce de Laurence Javaux, ce sont sans doute ces jolis tableaux colorés accrochés au mur, les bijoux fantaisie qu'elle présente près de son comptoir ou encore les petits bavoirs et trousses faits à la main. « Je suis en train de développer un espace jeunes créateurs. Ces boucles d'oreilles sont fabriquées par une jeune femme de Templemars, ces objets par une Roubaisienne et les tableaux sont ceux d'une jeune fille de 18 ans qui passe son bac cette année », explique-t-elle.

La commerçante affirme vouloir faire vivre sa boutique « autrement » en lui donnant une vraie identité de proximité. « Il faut relancer l'artisanat local. C'est difficile pour les gens de trouver des lieux pour exposer leurs créations », note-t-elle. D'où ce système de dépôt-vente que cette fan de décoration et de bricolage commence à développer. Avec l'idée d'aller encore plus loin d'ailleurs. « À terme, j'aimerais créer des rencontres entre clients et créateurs. »

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