Les formations en alternance ont de l’avenir.

Publié le 11 juin 2014 par Curriculum @Curriculum_

« Jadis considérée comme la voie des cancres, l’alternance reçoit aujourd’hui ses lettres de noblesse. Dans une période aussi difficile pour l’emploi des jeunes, les qualités de cette filière qui ouvre les portes des entreprises et favorise l’autonomie paraissent évidentes pour les étudiants, les formateurs, les employeurs et la classe politique.

Associant la théorie en cours à la pratique en entreprise, l’alternance est liée à un contrat de travail, et donc à une rémunération, et ouverte aux jeunes dès la classe de 3e. Une aubaine pour ceux qui n’ont pas le niveau pour intégrer une 2degénérale, ou qui ne peuvent ou ne veulent prolonger leur scolarité. Une occasion pour les étudiants qui veulent préparer leur insertion professionnelle.

L’image de la filière change. Ce type de formation, qui commence timidement à être considéré comme un débouché naturel du collège, se développe bien dans le supérieur. Même si 7 % des étudiants seulement sont aujourd’hui en alternance. Un chiffre que la secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur et à la recherche, Geneviève Fioraso, entend doubler dans les prochaines années. C’est d’ailleurs dans ce sens qu’a été missionné le Comité sup’emploi. Dirigé par deux chefs d’entreprise, il doit rendre ses conclusions à la fin du mois.

La chasse au contrat est la principale difficulté à laquelle se heurtent les candidats à l’alternance. Selon une enquête menée en juin 2013 par le site d’emploi Regionsjob.com, pour 78 % des personnes intérrogées, la recherche d’entreprise est jugée « difficile ». S’ils ont presque tous fini par trouver, 18 % seulement des jeunes ont signé un contrat dans un délai d’un mois, 37 % en moins de trois mois et, au total, 86 % étaient placés au bout de six mois.

L’alternance c’est quoi ?

  • OÙ TROUVER LES FORMATIONS

L’occasion de suivre un cursus en alternance ne se présente généralement qu’une fois. Mieux vaut donc prendre le temps de bien le choisir. Photographe, costumier, potier peut-être ? Le moteur de recherche Artinavigue recense, par métier, toutes les formations de l’artisanat (du CAP au master 2). Les journées portes ouvertes des écoles, universités et autres centres de formation d’apprentis (CFA) sont l’occasion de rencontrer les équipes enseignantes et les élèves. Et ainsi de se faire une idée précise du contenu des programmes. Les plus indécis peuvent se rendre dans l’un des organismes publics chargés de l’intégration professionnelle des jeunes, répertoriés sur le site Internet Orientation pour tous. Les Centres d’information et d’orientation (CIO), par exemple, permettent de rencontrer des conseillers-psychologues. Qui sont le plus à même de faire le lien entre une personnalité et un marché du travail local.

  • COMPRENDRE LE CONTRAT

En découvrant un métier, les jeunes découvrent aussi le droit du travail. Les commentaires postés sur les forums spécialisés révèlent que les apprentis ne veulent pas signer les yeux fermés : «Puis-je faire des heures supplémentaires ? », « Dois-je payer l’impôt sur le revenu ? », « Aurais-je droit au chômage en fin de contrat ? » Autant de questions pointues auxquelles répondent les fiches pratiques mises en ligne par le ministère du travail. Celle consacrée au contrat de professionnalisation fait une quinzaine de pages. Pour des informations encore plus complètes, se référer aux deux fascicules de La Documentation française intitulés Guide de l’apprenti et Se former en alternanceArticles de loi, contrats types, notices explicatives, tout y est.

  • EVALUER SON SALAIRE

Gagner sa vie. C’est là une des motivations de ceux qui souhaitent allier théorie et pratique. Leur rémunération minimum, qui peut varier de 361 à 1 445 euros, est encadrée par la loi (lire article p. 4). Plusieurs critères entrent en ligne de compte : le type de contrat (apprentissage ou professionnalisation), l’âge et le niveau de formation du postulant ainsi que le secteur d’activité (public ou privé). Un casse-tête. Le simulateur du site Internet  Portail de l’alternance permet aux futurs apprentis de calculer le revenu auquel ils ont droit. Et ainsi d’organiser leur année en conséquence.

  • SIGNER UN CONTRAT À LA DERNIÈRE MINUTE

Les entreprises communiquent beaucoup sur l’apprentissage et la professionnalisation. Une aubaine pour les candidats. Le Crédit agricole, par exemple, publie très régulièrement des offres d’emploi sur la page Facebook SOS Apprentis. Plusieurs salons étudiants ont lieu cet été. Il n’est donc pas trop tard pour démarrer en septembre. Les rendez-vous Studyrama « Où s’inscrire ? » sont prévus le 5 juillet à Toulouse, Bordeaux et Paris. Ce dernier sera exclusivement consacré à l’alternance. Mille postes seront proposés par des BTS, IUT ou écoles de commerce partenaires d’entreprises comme RTE (filiale d’EDF) ou Econocom (services numériques aux entreprises). Le salon de L’Etudiant « Où s’inscrire » ouvrira ses portes les lendemain et surlendemain à Paris. Il promet « des directeurs de centres de formation en alternance qui inscrivent encore en juillet et en septembre, avec ou sans le bac ». »
Source : Le Monde