Startup : les leçons de Stromae #2

Publié le 10 août 2015 par Leautisse @Intermediius

Suite de notre mini-série sur les leçons de Stromaé pour les start-up pour le blog “Paris Pionnières”

Act like a start machine ! Tel est le nouveau refrain que pourrait reprendre Stromaé. L’hériter performatif de feu James Brown. « Start machine » comme machine à créer de la traction. On en avait déjà parlé ici.

Une fois que vous avez identifié votre MVP #1… vous avez déjà réussi un premier défi. Vous pouvez ensuite construire votre stratégie commerciale : où vendre ? à qui ? de quelle manière ?  Mais, cette approche ne doit pas vous faire oublier que ce qu’achète les clients reste très fragile.

Les artistes le savent bien : le succès de leur musique est éphémère. Beaucoup plus que ce qu’ils souhaiteraient. Le morceau ou le style qu’ils interprétaient peut se retrouver caduc, du jour en lendemain (ou inversement : rappelons nous « mangez moi » de Billy Ze Kick qui a rencontré le succès alors que le groupe se séparait). Tout acteur économique (ou presque) peut aujourd’hui se retrouver « disqualifié » de son marché par les mouvements d’opinion et d’usage.


Billy ze kick – Mangez moi, moi par charbytv

Du coup, il est important (essentiel?) de travailler la confiance, un lien privilégié et connivent avec ses publics / clients / parties prenantes (rayer la mention inutile), qui permet l’accès à leur cœur et leur esprit quelque soit la situation de marché (… et notamment son absence). On peut appeler ce lien, la relation.
Mais, il ne faut pas l’entendre comme une relation client habituelle : en effet, la relation client (ce qu’elle est vite devenue) se concentre trop sur la fidélisation des acheteurs et sur leur nature de consommateur. Alors que la relation, pour être efficace, doit se déconnecter assez souvent du rôle d’acheteur et de cadre transactionnel pour aller vers l’individu et ce qui le nourrit : du sens et la progression de son(ses) projet(s).

Qu’a fait Stromae par exemple pour créer de la connivence avec son public mélomane ? Pour commencer, il propose ses « leçons »  (on en parlait ici).
Un simple opération de buzz et de notoriété ? On peut voir cela comme cela.

Mais, qu’a fait le musicien après son premier album et dans cet entre-deux très incertain pour tout artiste : une série d’opérations, centrée sur l’éducation à son talent de « perfomeur ». Des exemples ?

La Flashmob à Disneyland :

La leçon « inversée » avec Jamel  :

Le TedX Brussels :

Que racontent ces trois opérations, ces trois moments avec les publics (qui n’ont ici rien à acheter) ?
Une opportunité de grandir en tant que « performeur » au contact du « maître »… Que ce soit au détour d’un loisir, d’un spectacle sur Internet ou d’une conférence… La leçon se fait toujours sur le mode du jeu décalé. Tel est l’ADN relationnel de Stromae.

L’art de la relation repose sur une capacité à donner comme à surprendre, à construire ensemble tout en se construisant. Au niveau d’une start up et d’une entreprise ensuite, il ne faut pas oublier que votre activité pivote souvent, presque par essence. L’actif le plus précieux est ce sentiment relationnel que vous construisez avec vos publics.

Rappelons cet art de la performance qu’avait Steve Jobs, metteur en scène de premier plan selon son biographe. Même dans l’absence de nouveaux produits, il n’hésitait pas à nourrir une relation inspirante au service d’un changement créatif du monde  : le fameux ‘« Think different » a servi de pierre angulaire à ses contacts avec son public lors de son retour chez Apple.

De nombreuses entreprises se pensent comme animateur d’un lien comme d’une équipe. L’activité de Michel et Augustin en est un bon exemple, avec :

La vache géante :

Une nuit à la belle étoile : http://unenuitalabelleetoile.com/

Allez Howard un café : http://www.leparisien.fr/boulogne-billancourt-92100/boulogne-michel-augustin-se-fait-inviter-au-culot-chez-le-patron-de-starbucks-16-06-2015-4867009.php

Que vous fassiez des gâteaux, des chansons ou des ordinateurs, votre souci de garder le contact avec vos fans est essentiel.
C’est dans cette capacité à inventer des moments forts au service d’un ADN commun, que tout artiste comme toute start up remplit le vide des simples rapports aux produits. Mais pourtant y gagne l’essentiel : la proximité et la croyance d’un lien intime.