Quand Jacques Brel nous chante la Marque Employeur…

Publié le 30 mars 2016 par Annepestel @AnnePestel

Qu’elles soient drôles, tristes ou révoltées, les réactions de chacun face aux attentats de Bruxelles ce mardi 22 mars 2016, ont témoigné d’une certaine solidarité envers la Belgique. Une solidarité que je souhaiterai également décliner à ma manière au travers de cet article. #LoveFromParis

Une semaine jour pour jour avant les attentats, je regardais justement l’émission « Un jour, une histoire » sur un chanteur célèbre issu de ce pays : Jacques Brel. Un personnage hors du commun qui a bercé toute ma plus tendre enfance.  Je vous propose donc aujourd’hui de réécouter certaines de ses chansons et propos qui peuvent illustrer diverses leçons à retenir pour mener à bien une stratégie de Marque Employeur.

 
 

COMPRENEZ VOTRE CIBLE

« Il nous fallut bien du talent pour être vieux sans être adultes. » ~La chanson des vieux amants

Comme l’artiste Yoko Ono, Jacques Brel nous interpelle sur le fait que certaines personnes sont déjà vielles à l’âge de 18 ans, tandis que d’autres sont encore bien jeunes à 90. Le temps se révèle être un concept créé de toute pièce par les Hommes. Je fais référence ici à cette mauvaise habitude de mettre des individus dans des cases, comme cette chère Génération Y qui a tellement mauvaise réputation auprès des entreprises. « Une progéniture pas assez travailleuse ni motivée » selon les Responsables RH – c’est ce qu’on appelle porter un jugement hâtif et purement subjectif. Certes, certains individus correspondent à cette description, mais ces derniers ne font pas tous partie de cette jeune génération.  On a tous la fâcheuse tendance de juger trop rapidement, d’avoir des préjugés et de mettre « tout le monde dans le même sac ». Il s’agit d’arriver à prendre du recul par rapport à ses propres pensées mais également vis-à-vis des « on dit », et de se donner le temps de se forger une opinion véritablement représentative de la réalité.

« Les hommes sont malheureux parce qu’ils ne réalisent pas les rêves qu’ils ont. » (Interview)

Comme nous le stipulions un peu plus haut, la Génération Y ne fait pas bonne figure sur le marché du travail. Repoussée par ce dernier, cette génération et tant d’autres sont amenées parfois à opter pour des postes qui n’ont rien à voir avec leur formation ou bien encore de ravaler leur personnalité afin de se fondre dans le moule pour pouvoir s’intégrer.  Puis, il peut arriver que certaines entreprises leurs vendent une ambiance de travail de rêve, des missions sensationnelles, alors que la réalité est tout autre. À cause de ces facteurs (et encore la liste n’est pas exhaustive !), ces individus ne sont pas heureux dans leur travail. D’ailleurs, saviez-vous que la France est le pays où les salariés sont les plus malheureux ?  A l’heure actuelle, les entreprises cherchent des  « change makers », tandis que ces derniers font tout pour s’intégrer jusqu’à en perdre leur personnalité et rêves pour obtenir un minimum de reconnaissance. Contrairement à ce qu’on lit souvent, le côté « zappeur » n’a rien d’un caprice, il est la résultante d’un manque d’épanouissement total des collaborateurs à ne pouvoir être eux-mêmes. Nous sommes en pleine guerre des talents, mais sait-on au juste ce que signifie le mot «talent » ? Selon Jacques Brel, « Le talent, ça n’existe pas. Le talent, c’est d’avoir envie de faire quelque chose. ». À méditer :)

 
 

SOYEZ AUTHENTIQUE

« Moi je t’offrirai Des perles de pluie venues de pays où il ne pleut pas. » ~Ne me quitte pas

Saviez-vous que 75% des candidats mentent sur leur CV ? Ce qui me paraît énorme. Néanmoins, il n’existe pas encore d’études menées en ce qui concerne le mensonge porté par les entreprises en termes de promesse de Marque Employeur. Une menterie souvent par peur de la concurrence ou bien encore de l’apport d’une unique vision de la Marque. En effet, lors de la définition de l’EVP, nombreuses sont les entreprises qui restreignent leur audit à leur service RH et aux fondateurs. Or, cette promesse doit refléter l’ensemble des acteurs en interne, et non juste une partie. Encore une fois, les meilleurs ambassadeurs de votre Marque Employeur sont l’ensemble de vos collaborateurs, et en termes de recrutement, ces représentants de la Marque ne doivent pas être uniquement des RH mais également par des opérationnels-métiers afin d’apporter un discours de preuve et une reconnaissance auprès de leurs pairs.

« Mais tu n’es pas le Bon Dieu. Toi, tu es beaucoup mieux, tu es un homme. » ~Le bon Dieu

Combien de fois j’entends « Nous n’avons pas le budget, nous ne sommes pas L’Oréal » ou bien encore « On ne peut pas les concurrencer, nous ne sommes pas Google ». Au final, être méconnu porte préjudice à l’heure actuelle. Mais il ne faut pas oublier que les géants cités auparavant sont eux aussi passés par le stade de TPE / PME avant d’atteindre des sommets. La deuxième leçon à retenir c’est qu’il est loin d’être facile de s’appeler l’Oréal ou Google pour cause d’une pression portée par la Société et les médias et d’un positionnement sur un piédestal extraordinaire émis par les candidats (et consommateurs). Ces grandes entreprises se doivent de frôler la perfection pour continuer à vivre sereinement – et ce, face à n’importe quelles audiences. Quand on est les « dieux du marché de l’emploi », avoir des imperfections ne fait pas bonne figure. Bien que, les entreprises sont avant tout un ensemble d’individus, et qui dit « Homme » dit « imperfection ». D’ailleurs, sans partir dans une discussion philosophique, la perfection na pas une définition mais des milliers. Chaque individu prône une perfection différente, et qui évolue dans le temps en même temps que sa personne. Alors en tant qu’employeur, soyez tel que vous êtes avec vos qualités et vos petits défauts – de toute façon, vous ne pouvez pas plaire à tout le monde… et plaire à tout le monde, c’est plaire à n’importe qui !

 
 

TENTEZ L’ECHEC & LA REMISE EN QUESTION

« Nous parlons en silence d’une jeunesse vieille. Nous savons tous les deux que le monde sommeille par manque d’imprudence. »  ~Jojo

Nous vivons dans un monde en perpétuel mouvement, bouleversé par des révolutions des plus variées. Comme Mark Zuckerberg le mentionnait déjà il y a deux ans : « Le plus grand risque est de tout simplement ne pas en prendre. Dans un monde qui change à vitesse grand V, l’unique stratégie qui échouera sera basée sur un refus de prendre un /des risque(s). ». Pour avancer, que vous soyez une entreprise comme un individu, il s’agit de faire des choix – et faire des choix, c’est prendre le risque de ne pas faire le bon. Mais « Les hommes prudents sont des infirmes » comme le dit aussi bien Jacques Brel dans sa chanson « Grand Jacques ». Il y a des individus passifs à la vie paisible (ou plutôt ennuyeuse), et d’autres aux vies périlleuses qui essayent de faire bouger les choses. Certains me diront que d’autres ont plus de chance, certes, mais tenter sa chance n’est-ce pas prendre un risque ? Même si vous échouez en tant qu’entreprise ou personne, tant que vous avez essayé ne serait-ce qu’une fois, que vous vous battez pour une cause vous tenant à cœur, personne ne vous en voudra. Ainsi nous pourrions conclure ce paragraphe par une citation de Jacques Brel durant une interview : « La qualité d’un homme se calcule à sa démesure ; tentez, essayez, échouez même, ce sera votre réussite. » ou bien encore par le passage d’une de ses plus belles chansons, « La quête » : « Aimer jusqu’à la déchirure. Aimer, même trop, même mal, tenter, sans force et sans armure, d’atteindre l’inaccessible étoile… ».  

« C’est trop facile d’entrer aux églises, d’y déverser toute sa saleté face au curé, qui dans la lumière grise, ferme les yeux pour mieux nous pardonner. » ~Grand Jacques

La prise de risque (cf. paragraphe précédent), cela passe par une remise en question. En effet, avec l’ère du digital et notre mentalité latine, nous avons tendance à rejeter la faute sur les autres dans l’immédiat. Du côté candidat envers les employeurs qui ne veulent pas les embaucher, du côté entreprise envers les écoles qui ne fournissent pas la « bonne formation », etc. Bien sûr, ce peut être tout à fait fondé mais parfois, je vous accorde le mérite du doute. La Société change, il faut s’y adapter. Vous ne pouvez blâmer personne pour ce changement. Si le changement n’est pas au rendez-vous, le monde s’écroule et je pèse mes mots. Tout est une question d’adaptation et de compréhension de son environnement. Avec les « plaintes 2.0 » des candidats cultivées depuis ces dernières années (et du côté consommateurs, n’en parlons pas), il devient difficile de se faire sa propre opinion… bien qu’il est impératif que vous compreniez en tant qu’entreprise que 92% des candidats se fieraient aux sites de notation tels que Glassdoor, et autres forums sur le Web ! Tendez l’oreille, essayez de comprendre, prenez du recul sur la pertinence et les preuves émanant des propos et engagez le dialogue avant qu’il ne soit trop tard. Vous savez un bad buzz est si vite arrivé… Bien que du côté candidat, quand vous critiquez ouvertement une entreprise, attention à l’envergure de vos propos et comprenez qu’à court terme cela peut avoir des répercussions sur vos candidatures dans d’autres entreprises ;)

 
 

Conclusion | Finalement, les chansons de Jacques Brel regorgent de leçons de vie – professionnelle, comme personnelle d’ailleurs. Ce fut un personnage extraordinaire et je vous invite vraiment à découvrir son histoire. Il est dur de trouver une conclusion à tout cela. La Marque Employeur est encore une fois un concept propre à chaque entreprise et qui évolue dans le temps. L’écoute, l’authenticité, ainsi que la prise de risque sont des éléments primordiaux à sa réussite… Mais quand on y repense, cela peut très bien s’appliquer à notre personne ;)

Bien sûr je compte bien finir par une citation de Jacques Brel, qui s’accompagne d’une pensée profonde pour les victimes des attentats du 22 mars…

 
Auteur : Anne Pestel
Source : image 1 & image 2 (réalisée par moi-même)