Maman, j’ai raté ma marque employeur !

Publié le 13 décembre 2016 par Annepestel @AnnePestel

Le mois de novembre fut très mouvementé et le temps me manqua pour vous partager mes anecdotes et réflexions. Nous voilà donc en décembre, il est grand temps de me rattraper🙂

Décembre, période festive et magique, d’ailleurs je pense que Adèle, mon apprentie, ne va pas tarder à changer de bureau à force d’entendre des chants de Noël toute la journée (en passant de Mariah Carey, Wham!, Franck Sinatra, Michael Buble, et j’en passe !). L’autre jour, nous parlions des films typiques de cette fin d’année tels que « Maman, j’ai raté l’avion ». Grand classique ayant bercé nos enfances – clin d’œil au niveau du titre de mon article…

 

Quand la famille McCallister embarque pour Paris et oublie un de leurs fils, Kevin

Quand une marque employeur oublie une partie de son audience

Avez-vous remarqué comment nos mails sont maintenant décorés d’émoticônes ? Vous a-t-on déjà demandé qu’est-ce qu’un minitel ? Autant d’interrogations, de petits changements (qui ont leur importance) démontrant que le fossé se creuse désormais entre les générations – et ce, même entre les Générations Y et Z. Depuis 2015, la « Gen Y » est désormais plus importante sur le marché du travail que la « Gen X ». Une croissance qui ne cesse de croître, façonnant ainsi le sens du terme « travail ».

Chaque génération possède ses propres attentes face à son employeur – et les nouvelles générations n’échappent pas à cette règle. Selon le magazine américain Fortune, elles sont à la recherche d’horaires de travail plus flexibles dans des entreprises qu’elles qualifient souvent d’« inspirantes » et « vivifiantes ». Ces entreprises se doivent également de les reconnaître comme des individus, plutôt que de simples rouages. Maintenant, reste à savoir comment répondre à cette demande sans bouleverser le quotidien des autres générations présentes.

Kevin, tourmenté par ses proches en raison de son âge, totalement insouciant mais aussi très intelligent, doit se débrouiller désormais seul

De nouvelles générations en quête d’un monde professionnel meilleur mais aussi d’un profond besoin de reconnaissance de leurs paires

Pourquoi cette nouvelle génération aurait besoin de plus de flexibilité ? Il existe de multiple réponses à cette question : les conséquences de l’instabilité du marché, les nouvelles technologies, la recherche d’un meilleur équilibre de vie professionnelle / personnelle, leur mentalité tout simplement – et j’en passe. Contrairement aux autres générations, cette dernière ne se projette pas pendant 30 ans dans la même entreprise. Ses membres ont besoin de changement, d’évolution très rapide et les employeurs se retrouvent rapidement débordés sans possibilité de leur offrir les opportunités adéquates ou tout simplement, parce qu’il est difficile de faire bouger du jour au lendemain une politique, une mentalité. Ce besoin d’évolution, voire de révolution, peut être perçu comme un caprice mais entre nous, la survie d’une entreprise dépend désormais de sa manière de s’adapter au marché et d’innover – alors oui, les jeunes générations veulent tout et trop vite, mais leur motivation est là, il suffit de la tempérer. Nous devons apprendre à faire confiance aux jeunes générations car ce sont elles qui reprendront les rennes de nos entreprises un jour et qu’elles sont sources d’une vision nouvelle sur laquelle nous nous devons de capitaliser.

Quand deux cambrioleurs débarquent, Kevin n’a pas de quoi se défendre à première vue, mais ce dernier ne manque pas d’imagination

Désormais les idées prônent sur les produits

Heureusement, il n’y a pas que les talents qui changent, le business model des entreprises aussi. La montée de l’économie de partage, grâce à des startups comme Uber et Airbnb, a rendu la marque plus importante que jamais. De nombreux experts en publicité affirment que le concept se révèle plus important que le produit – un concept qui se traduit sur le lieu de travail. Bercés par les « légendes appliennes » ou bien encore « googliennes » où l’innovation occupe une place bien plus importante que les chiffres de vente, les jeunes générations veulent appartenir à une entreprise au travers de sa culture et de ses valeurs. Cette tendance se reflète avec leur petit faible pour la sphère digitale. Qualifiés de « digitale natives », ils n’hésitent pas à échanger directement avec les marques via les plates-formes sociales (ex. SAV sur Twitter, etc.). Les jeunes consommateurs se tissent ainsi une relation online – qu’ils attendent également de la part de leurs potentiels employeurs. Encore une fois, on se rend compte que nous calquons très vite nos attitudes de consommateur de produits / services sur celles de consommateur d’emplois. D’où le fait que l’expérience-candidat (mais aussi employé !) ne peut être négligée.

La famille McCallister revient de Paris et retrouve une maison en désordre, mais demeure heureuse de revoir Kevin en un seul morceau. Ils sont ensemble désormais et c’est le plus important !

Parce qu’une cohabitation est inévitable avec les jeunes générations, que cela ne va pas être une partie de plaisir mais que cela en vaut la peine !

Comment combler ce terrible gap entre les anciennes générations et les nouvelles ? La première chose est de les faire travailler ensemble et d’accepter que chacun d’eux est capable d’apporter une valeur ajoutée – on parle de mentoring mais aussi de « reverse mentoring » ! Je préfère vous prévenir, derrière leur côté enthousiasmant, ils demeurent épuisants (on me le dit souvent :)) – même si c’est pour la bonne cause, il va falloir tempérer légèrement… La communication interne comme externe sera également un élément phare, en particulier dès lors qu’il sera question de mise en avant des prouesses de chacun – une action primordiale auprès des jeunes générations ayant un grand besoin de reconnaissance. Bien entendu, la communication ne doit pas être le seul élément de reconnaissance. Et avant que j’oublie… Fini les punitions concernant la visite de leur profil sur les réseaux sociaux (demander à votre DSI de bloquer les accès ne vous mènera pas très loin, quel « petit jeune » n’a pas de smartphone de nos jours ?).

Et les 4 ingrédients magiques : la patience, la compréhension, la pédagogie (management) et l’enthousiasme.

Conclusion | Depuis des années, nous parlons de générations X, Y, Z. Moi la première d’ailleurs. Je pense réellement que le terme « génération » n’est pas le bon ou bien que ce dernier ne doit pas être apparenté à un âge. A travers mes récentes expériences, j’ai appris que le temps est un concept purement humain et que certaines personnes peuvent être vieilles à l’âge de 30 ans. De même, j’ai appris ô combien la culture d’entreprise était importante dans nos choix de vie (je devrais dire « carrière » mais comme toute bonne Gen Y, je ne dissocie pas forcément les deux) et que même si vous côtoyez des personnages exceptionnelles et êtes entourés de projets géniaux, cela ne suffit pas. La culture, les valeurs d’une entreprise peuvent vous rendre heureux chaque matin comme malheureux – et ce malgré une volonté d’insertion mutuelle. Ainsi, une note finale pour vous annoncer mon départ pour de nouvelle aventure en février 2017 et remercier chaque personne qui ont enchanté ses instants professionnels🙂

Auteur : Anne Pestel

Source : film « Maman j’ai raté l’avion » image 1 image 2 image 3 image 4 image 5