« Mini-baby-boom » au Québec : le taux de natalité à la rescousse du marché du travail ?

Le son de la cloche annonçant la fin de la récréation retentit à nouveau : c'est le début d'une nouvelle année scolaire ! Les élèves ont repris le chemin de l'école... Et, considérant les derniers chiffres, les petits nouveaux qui vivent leurs premiers jours de classe sont de plus en plus nombreux.
Le phénomène « mini-baby-boom » que se plaît à nommer les médias fait référence à la hausse des naissances que connaît le Québec depuis 2003. Tout particulièrement, en 2006, on a assisté à une hausse de la natalité de 8 % dans la belle province en accueillant 84 200 nouveaux nés. Cette même année, à Québec, cette augmentation a même atteint 10,1 %.
Notables, mais incomparables avec le baby-boom des années 1950 et 1960, les effets du « mini-baby-boom » se font déjà sentir sur les bancs d'école. Selon les données du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, la région de la Chaudière-Appalaches compte, cette année, 3929 enfants d'âge préscolaire, comparativement à 3856 l'an dernier.
L'augmentation des naissances notée au cours des dernières années résulterait de la conjoncture de plusieurs facteurs. Il convient néanmoins de remarquer qu'elle coïncide avec un marché de l'emploi favorable affichant un taux de chômage des plus bas et avec l'entrée en vigueur de congés parentaux plus généreux.
Une solution aux problèmes de main-d'oeuvre ?
Si la tendance se maintient, est-ce que la croissance actuelle du nombre de naissances permettra au marché du travail de faire face au vieillissement de la main-d'oeuvre ? Il ne faudrait pas se réjouir trop vite. Les constats d'une analyse, rendue publique le mois dernier par le département d'études économiques du Mouvement Desjardins, sont claires : ni la hausse de la fécondité, ni même l’immigration, ne règleront les problèmes de main-d’œuvre attribuables au vieillissement de la population du Québec.
L'analyse avance que « malgré une remontée du nombre de naissances au Québec, le nombre d’enfants par femme n’a que légèrement augmenté depuis 2005, passant de 1,5 à 1,7 en 2007. » Il savoir que le taux de fécondité nécessaire qui permet le remplacement des générations est de 2,1 enfants par femme. Nous sommes donc encore loin du compte !

De plus, l'onde de choc démographique qui touche le marché de l'emploi est imminente. « Or, même si ce seuil était atteint, plusieurs années (voire une vingtaine d'années) devraient s'écouler avant d'avoir un impact sur le bassin de la main-d'oeuvre de 15 à 64 ans, signale l'économiste Hélène Bégin dans le rapport de l'analyse. D’après les projections de Statistique Canada, la population âgée de 15 à 64 ans amorcera une baisse dès 2013... Il y a donc urgence d’exploiter d’autres avenues. »
Pour connaître plus en détails - graphiques à l'appui ! - les différents points mis en lumière par le département d'études économiques du Mouvement Desjardins, nous vous invitons à consulter le document « Économie du Québec : les effets pervers du choc démographique sont à nos portes » sur le site www.desjardins.com. Bonne lecture !