Comment Carlton Cuse et Damon Lindelof ont imaginé la fin de Lost

Comment Carlton Cuse et Damon Lindelof ont imaginé la fin de Lost

C’était le gros évènement télévisuel du 23 mai dernier et il fait depuis couler beaucoup d’encre. Les téléspectateurs américains (et quelques autres) ont découvert le très attendu, et décrié, ultime épisode de Lost.

Rassurez-vous, je ne vais pas vous raconter ce qu’il s’y passe, de nombreux sites web s’en chargeront à ma place, mais je vous propose à la place de regarder les « fins alternatives » imaginées par les deux showrunners de la série. Elles ont été diffusées lors d’une soirée spéciale qu’ABC a consacrée à la fin d’une de ses fictions phares et honnêtement, elles sont très drôles !


Créée par J.J. Abrams, Damon Lindelof et Jeffrey Lieber en 2004 pour ABC, puis diffusée en France par TF1, Lost fut en son temps une série révolutionnaire, mêlant tous les ingrédients sensés lui assurer un carton d’audience. Budget conséquent, casting choral hautement charismatique, structure feuilletonnante, intrigue mystérieuse oscillant entre film catastrophe, soap opera et science-fiction.

Comment Carlton Cuse et Damon Lindelof ont imaginé la fin de Lost

Crash aérien, tragédies œdipiennes, voyages spatio-temporels, amours triangulaires et trahisons à la chaîne, phénomènes surnaturels, destinées christiques et menace apocalyptique, symbolisme religieux, morts et résurrections, il faut reconnaître que les ingrédients sont savoureux. Peu de séries TV eurent d’ailleurs les égards d’autant de fan-sites. Il faut dire que le concept était à la fois simple (en apparence) et redoutablement efficace: une quarantaine de rescapés d’un crash aérien, dont le public découvrira l’histoire par le biais de flash-backs, tentent de survivre sur une île mystérieuse.

Si la première saison rencontra effectivement un succès colossal, la série connut par la suite un désamour croissant auprès du public. Il faut dire que l’écriture du show, parfois géniale, n’a pas toujours été à la hauteur de l’ambition initiale. A trop vouloir attiser la curiosité des téléspectateurs et les nourrir de rebondissements « abracadabrantesques », le pool de scénaristes, drivé par Carlton Cuse et Damon Lindelof, a perdu pas mal d’amateurs en route.

Dès la seconde saison, les choses se gâtent : fils d’intrigue multiples, succession de mystères ésoterico-mystiques, flash-backs et flash-forwards comme s’il en pleuvait, multitude de questions narratives qui semblent oubliées par les auteurs en cours de route. Les audiences chutent crescendo et mêmes les irréductibles fans finissent par adresser des cahiers de doléances aux auteurs du show.

Mais quoi qu’on en dise, Lost restera une fiction marquante de l’histoire des séries télévisées, une de ces grandes œuvres malades dans lesquelles on assiste à de vrais moments de génie, ce qui ne rend la frustration que plus forte lorsque l’écriture dérape.

Si les téléspectateurs français n’ont pas encore découvert la sixième et dernière saison du show, Lost a bel et bien tiré sa révérence et le moins que l’on puisse dire, c’est que son ultime épisode a été largement décrié, tant il laisse de problématiques en suspens. Je vous laisserai découvrir par vous-même la résolution de l’histoire mais je vous propose de dire adieu à la série dans un bel éclat de rire en visionnant ces fins alternatives et délicieusement parodiques, que Carlton Cuse et Damon Lindelof, les deux showrunners, ont imaginées à l’occasion de la soirée de clôture. Ils y jouent leurs propres rôles avec beaucoup d’humour, adressant un pied de nez à leurs détracteurs.