Maths, anglais et physique: fuite au Bac S

Maths, anglais et physique: fuite au Bac SA la veille de l'épreuve de mathématiques du baccalauréat scientifique, une question importante a fuité sur le site internet Jeuxvideo.com, quelques heures avant que les sujets ne soient officiellement distribués aux candidats. Luc Chatel, ministre de l'Education nationale, a exclu l'annulation de l'épreuve ce qui n'a pas manqué de faire débat. Depuis mercredi une rumeur persiste sur les sujets de physique et d'anglais.

 Lundi soir une photo de la première page de l'épreuve de maths du Bac S a été divulguée sur un site très populaire de la communauté lycéenne. Des rumeurs d'autres fuites concernant l'anglais et la physique sont en cours de confirmation.

Fraude et rumeurs 

Lundi 20 juin vers 21h, un internaute a dévoilé une partie de l'examen de mathématique de la filière scientifique. C'est sous le pseudo "Chaldeen", qu'il a diffusé une photo de la première page de l'épreuve sur un forum très populaire: jeuxvideo.com. Y figurait l'un des quatre exercices de l'examen portant sur les probabilités et devant être noté sur quatre points. Selon les données EXIF liées à l'image, la photographie aurait été prise le 11 juin 2011, à 18h17, avec un BlackBerry 8520.

On peut se demander comment cet internaute a pu avoir accès aux sujets vu le dispositif de sécurité appliqué tous les ans. Plusieurs personnes ont accès aux copies qui suivent un parcours sécurisé de l'impression, aux camions qui transportent les cartons remplis des sujets sous scellés jusqu'aux lycées où ils sont entreposés dans un coffre-fort.

Le ministre de l'éducation nationale, Luc Chatel, assure n'avoir aucun élément permettant de savoir d'où provient la fraude et a donc porté plainte pour "fraude aux examens", ainsi que "recel et abus de confiance". La fraude étant avérée, une enquête a été ouverte mercredi soir afin "de permettre l'identification des responsables et de leurs éventuels complices", dixit Luc Chatel.

Le ministre a exclu l'annulation de l'épreuve et la note globale sera ramenée sur 20; "des consignes et un barème précis seront transmis aux correcteurs et je demanderai au jury de porter la plus grande attention à chacune des situations et copies", a expliqué Luc Chatel.

Après les maths, l'anglais et la physique

La FIDL et l'UNL, organisations lycéennes et la FCPE ont demandé mercredi que "toute la lumière soit faite" sur des rumeurs de fuites aux épreuves d'anglais et de physique du bac S. En effet, un reporter de RTL, Cédric Lieto, aurait vu deux textos, comprenant les sujets en question sur le portable d'un lycéen parisien.

RTL a publié en intégralité les deux messages:

  • Reçu le 19 juin 2011, veille de l'épreuve : "Alors l'anglais.  'We make choice everyday what may influence us - 300 mots". Le sujet est tombé mot pour mot  mardi 20 juin lors de l'épreuve.
  • Reçu le 21 juin 2011, veille de l'épreuve de physique : "détartrant à base d'acide lactique', 'physique : chute verticale d'un boulet', et en sujet commun 'le laser mégajoule'.

Selon la FIDL, "ces fraudes viennent fragiliser cet aspect essentiel d'un diplôme qui risquerait de se trouver décrédibilisé si les filières de fraude n'étaient pas démontées".

Le ministère de l'éducation ne s'est pas encore manifesté et n'a pas communiqué sur la possibilité d'une enquête ou d'un report d'épreuve.

Les responsables de la fraude sont susceptibles de trois années de prison et d'une amende de 9 000€.

Une pétition en ligne

Les bacheliers de la filière scientifique ne repasserons pas l'épreuve mais les 4 points concernant l'exercice dévoilé seront répartis sur les 3 autres modules. De nombreux parents et étudiants sont outrés d'une telle décision et une pétition vient d'être lancée sur le net. Elle brandit la menace d'un recours devant le tribunal administratif. Voila ce qu'elle annonce :

"En retirant la notation de cet exercice, les élèves se trouvent pénalisés pour la réussite du bac, l'obtention d'une mention pour certains et une inscription dans certaines filières supérieures pour d'autres (pas d'option, pas d'inscription)".

Les professeurs quand à eux s'alarment de l'augmentation de la fraude liée aux nouveaux moyens technologiques, notamment l'utilisation de "smartphones".