J'avais l'intention de produire des statistiques sur les travailleuses du sexe au québec. Mais je me suis vite rendu compte que ces dernières sont tellement marginalisées que des statistiques valides et à jour sont rares, très rares. Autres choses dont je me suis rapidement rendu compte est qu'analyser les chiffres est beaucoup moins important que parler de la réalité des ces femmes trop souvent victimes de crimes violents alors que plusieurs d'entre elles vivent dans la précarité permanente.
Que les travailleuses du sexe soit employées dans les studios de massage, les bars de danseuses, dans un réseau de prostitution ou dans l'industrie de la pornographie, leur situation est très majoritairement précaire comme les citations ci-dessous la décrive. Toutes ces citations sont tirées d'un document d'information produit par le Réseau juridique canadien VIH/sida :

• ... la conclusion que l’effet combiné desdispositions du Code criminel contraint les travailleuses à exercer leur travail dans des situations dangereuses, qui présentent un risque accru pour leur santé et leur sécurité, comme la menace d’infection par leVIH.
• Les dispositions du Code criminel visant le travail sexuel, et la manière dont ces dispositions sont appliquées, ne laissent pas souvent d’autre choix aux travailleuses que de travailler à l’écart de la société, dans des circonstances qui les rendent vulnérables à la violence, à l’exploitation et à d’autres menaces à leur santé et à leur sécurité.
• ... personnes qui pratiquent le travail sexuel, qui ont attesté avoir été battues par la police,
  ou ignorées par la police alors qu’elles demandaient sa protection contre des crimes violents.
• Une réforme du droit en matière de travail sexuel est urgemment requise (pour que les) travailleuses et travailleurs sexuels puissent bénéficier de la santé, de la sécurité et des droits humains auxquels toute personne, au Canada, a droit.
  

Si vous avez comme moi marché dans un des red light districts européens, vous avez sûrement réalisé que voir des prostituées derrière une fenêtre offrir leur corps n'a rien de plus "acceptable" ou réjouissant que les voir dans les rues de Montréal. Mais sans en connaître les faits dans les détails, force est d'admettre que l'encadrement juridique et médical que cela procure aux travailleuses du sexe doit sûrement contribuer à améliorer leur sort. Il est grand temps qu'on arrête de regarde de l'autre côté et qu'on implante un monde de gestion assurant plus de dignité. Je verrais toute initiative gouvernementales en ce sens comme une action très positive.
Et finalement, pour les travailleuses du sexe et ceux qui veulent en apprendre davantage sur ce monde du travail marginal, je vous recommande le site de Stella.