Discrimination à l’embauche

embaucheDepuis le 17 décembre 2008, le ministère de l’immigration a mis en place un système de labellisation pour les entreprises censé favoriser l’égalité des chances sur le marché du travail. Malgré les nombreuses réformes sur le sujet, fort est de constater que les efforts fournis sont encore trop insuffisants. 
En effet, les refus injustifiés, les candidatures sans réponses et les entretiens sans suite continuent de rythmer le quotidien de bon nombre de personnes issues de l’immigration. Ce malgré l’expérience et des diplômes accumulés. D’après un constat de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (HALDE), les personnes d’origine étrangère sont les premières victimes de cette discrimination à l’embauche. Cela, bien avant les personnes handicapées, plus âgées et les femmes. 
Mais attention, il ne faut pas confondre le manque de compétences et la discrimination. Une candidature qui n’a pas donné suite peut aussi être liée à des compétences inadaptées aux postes demandés. La difficulté réside donc dans le fait qu’il n’est pas aisé de prouver que l’on est victime de discrimination. 
C’est pourquoi la HALDE, SOS Racisme, ou l’Observatoire des discriminations ont effectué diverses enquêtes et études, afin de pouvoir déterminer l’existence d’un réel tri sélectif en envoyant différentes candidatures aux entreprises, avec différents profils pour un même poste. Le constat est sans appel : pour beaucoup de recruteurs, le choix s’oriente principalement vers le candidat d’origine européenne et met de côté le candidat d’origine étrangère. La raison principale des recruteurs étant clairement « l’image » reflétée par l’entreprise. Employer une personne de couleur reviendrait donc à ternir l’image de la société vis-à-vis des clients. Un fait consternant et pourtant bien réel. 
La première solution face à cette situation est de la signaler. Afin de vérifier que l’on est réellement victime de discrimination, rien n’empêche dans un premier temps de vérifier la disponibilité d’un poste « déjà pourvu » en testant les recruteurs. Il suffit alors de rappeler la société en utilisant un prénom à consonance française, en renvoyant une candidature avec la photo d’un ami qui entrerait plus dans les critères de sélection, ou bien d’inscrire une adresse différente si l’on habite en banlieue parisienne par exemple. Si les doutes sont confirmés, il ne reste plus qu’à saisir la HALDE, le Conseil Départemental de l’accès aux Droits (CDAD) ou tout autre organisme qui se chargera de constituer un dossier de réclamation auprès de l’entreprise utilisant ces pratiques douteuses. 
La discrimination à l’embauche concernant les personnes de couleur, handicapées, les femmes et les séniors est un délit et une atteinte aux droits de l’homme. Au même titre que le racisme, elle est encrée dans les mœurs de beaucoup de recruteurs et mettra du temps à disparaître. Garder confiance en soi, en ses compétences, et ne surtout pas baisser les bras est donc primordial pour continuer ses recherches et trouver un emploi. Un profil qui ne plaît pas à une entreprise pourra être une perle rare pour une autre. Il est également important de prendre en compte la situation actuelle du marché de l’emploi, de plus en plus exigeant au niveau des compétences et de l’expérience. Les stages, les missions en intérim ou ponctuelles, les contrats à durée déterminée sont de bons moyens de se faire connaître par les entreprises, d’agrandir son réseau, et donc d’avoir plus de chances d’obtenir un emploi. Pour finir, bien cibler les annonces auxquelles vous postulez vous évitera bien des déboires. 
Par Florence Lame