Le candidat à ses raisons que la raison ignore...

Ma dernière relation s'était conclue de façon brutale et j'avais décidé de faire le point avant de me lancer dans une nouvelle quête. Mais mes amis m’avaient convaincu de m'inscrire sur ce site et j'avais fini par admettre qu'ils avaient sans doute raison et qu'il était grand temps pour moi de passer à autre chose. J'avais donc créé mon profil, sans conviction, avant d'être très vite attiré par cette annonce.

Il me fallait faire le premier pas.

Que dire, comment me présenter ? La première des choses à faire était de compléter et relire mon profil afin d'être certain de me présenter sous mon meilleur jour : choix de la photo, de mes centres d'intérêt... J'essayais d'être le plus fidèle possible à ce que j'étais vraiment.

Puis je me suis enfin décidé à engager la conversation. Mon premier mail fut assez évasif et ressemblait vraisemblablement plus à une demande de renseignements qu'à un début de conversation. Suivirent quelques jours de silence avant que ma boite ne me signale que j’avais reçu un message… Elle m’avait répondu. Puis, quelques échanges plus réguliers, d’abord réservés pour devenir plus complices jusqu’au jour où elle me proposa un rendez-vous !

Avant de me rendre à l’adresse indiquée, j’avais tout repassé dans ma tête ; Son projet me séduisait, nos intérêts étaient communs. […] Au sortir de ce premier rendez-vous j’étais perplexe. Et si je me référais au matching proposé par le site sur lequel j’étais inscrit, nous avions un potentiel de compatibilité de plus de 90 %. Objectivement, elle avait pourtant tout pour plaire mon offre d’emploi : intérêt de la mission, rémunération, équilibre perso/pro, perspectives…

Oui mais voilà, les 10 % restants n’étaient pas au rendez-vous et je n’ai pas donné suite. Celà peut sembler un luxe aujourd'hui que de refuser une offre ? C'est malheureusement sur une population assez faible mais très courtisée que se concentre les enjeux !

Alors quid de ces 10 % ? Ces derniers points derrières lesquels se nichent la subjectivité la plus complète ou l’objectivité la plus simple, c'est selon, seraient donc déterminants. Ces mêmes 10 % qui placent invariablement LVMH, L’Oréal, EADS, Google, Apple ou Air France sur les podiums des entreprises les plus attractives pour les jeunes diplômés, qu’ils soient issus de grandes écoles ou d’universités.Car c'est cette population qui concentre majoritairement l'attention des recruteurs et c'est cette population qui vient chaque jour aussi grossir les rangs des profils en ligne.

Je ne suis d’ailleurs pas certain que le choix de ces entreprises soit d’une quelconque façon motivé par la politique RH ou le contenu voire l’intérêt des missions proposées. Je reste même convaincu que la corrélation est assez faible en fait. 

Bienvenue dans le monde de l’image, de la représentation et de la communication.