Sommes-nous en surcharge informationnelle?

La surcharge d’information fait partie de la condition humaine : nous sommes confrontés par trop de possibilité, trop de complexité. Ce sentiment de surcharge exprime autrement notre insatiable curiosité et notre besoin d’innovation. [Anaïs Saint-Jude]

Sommes-nous en surcharge informationnelle?

Lu sur Le Monde, il y a quelques semaines – grâce à Florent.

La surcharge informationnelle ne date pas d’aujourd’hui, rappelle la chercheuse. Ce sentiment de dépassement, de surcharge en fait se retrouve à toutes les époques de l’humanité, de la Grèce Antique à aujourd’hui. Chaque époque la ressent comme quelque chose de nouveau, comme quelque chose de particulier à son époque. Dans Le phèdre de Platon, Socrate critique déjà l’écriture comme quelque chose qui nous fait perdre notre mémoire. Pour Sénèque, l’abondance de livres est une distraction. Descartes, dans Recherche de la vérité par la lumière naturelle, explique qu’on passe plus de temps à choisir les livres qu’à les trouver…

La bibliothèque du Congrès possède 34,5 millions de livres. Pourtant, si on lit un livre par semaine entre 10 et 100 ans (ce qui est déjà très ambitieux et qui ne prend même pas en compte le reste des lectures : la presse, les petites annonces, les magazines, les blogs…), le plus volontaire des lecteurs ne saura en lire qu’une poignée… 4600 !

En fait, la surcharge d’information est une force qui génère de l’innovation.

Elle permet d’identifier de nouveaux besoins, de créer de nouvelles formes d’information.

« Bien sûr, nous sommes aujourd’hui plus interconnectés, bien sûr, il y a une accélération de l’information… Mais peut-on vraiment dire qu’il y a « plus » de surcharge informationnelle qu’avant ? » questionne Anaïs Saint-Jude.

Enfin, il faudrait aussi regarder combien notre vie peut également être facilitée par ces surcharges. Elles n’ont pas que des aspects négatifs. Elles nous permettent aussi d’accéder à de l’information, communiquer, échanger, nous coordonner…

Chaque génération réagit différemment à la surcharge. Descartes expliquait qu’il fallait se fier à son bon sens. D’autres ont opté pour la simplicité. Chacun s’adapte différemment à cette complexité. Personne n’a jamais lu tout les livres. De tout temps on a tourné plusieurs pages à la fois.

Jean-Noël Chaintreuil - Facebook - Twitter - LinkedIn