Mark, employeur. Déjà 10 ans ! ;-)

Mark, employeur. Déjà 10 ans ! ;-)

Que d'anniversaires en ce début d'année : les 30 ans du Mac (culte ?), les 50 ans du calendrier Pirelli (cul-te ?), les 10 ans de Facebook (cuculte ?)... Et les 2 ans de Communication & RH (Oh Culte ?) !! 

Alors que la planète ne bruisse que des 10 ans de Facebook (et un peu des JO de Sotchi qui arrivent), Communication & RH revient sur cette décennie Facebook. Qu’en est-il vraiment ?...

10 ans, vraiment ?...

Bon d’accord. C’est bien en 2004 que "thefacebook" voit le jour. Mais à moins d’être un ami personnel de Mark ou un étudiant d’Harvard, de Stanford, de Columbia ou de Yale cette année-là, il y a fort à parier que vous êtes passés à côté. Idem en 2005, où le réseau devenu Facebook, n’était accessible qu’à quelques happy few du côté de la silicone valley.

Ce n’est qu’en septembre 2006 que le réseau s’ouvre à tous. Et la plateforme ne connait son envol en France qu'entre 2007 et 2008 (avec près de 4 millions d’inscriptions). Donc, si je calcule bien, Facebook a 8 ans pour les likers de la première heure et tout juste 7, pour les early-adopters de France. Fin des festivités et rendez-vous en septembre 2016 pour les 10 ans, les vrais ;-)

Pourquoi tant de haine ?...

“You don’t get to 500 million friends without making a few enemies” - On ne peut pas avoir 500 millions d’amis sans se faire quelques ennemis - C’est avec cette accroche qu’est lancé fin 2010 le film “ The Social Network”, biopic du réseau et de son fondateur (Vous noterez au passage que ma résolution 2014 sur l’anglais tient le cap du 1er mois…). Et des contradicteurs, Facebook n'en manque pas. Allez, Happy Birthday quand même...

Dès 2008,  Facebook et sa centaine de millions de membres connaissent leurs premières attaques médiatiques suite au changement d’interface utilisateur et aux nouvelles conditions d’utilisation. Et les premiers articles du déclin envahissent la toile et la blogosphère dans la foulée : Facebook à la recherche d’un second souffle, Comment expliquer l’échec, Chronique d’une mort annoncée… 900 millions d’utilisateurs et 5 ans plus tard, la lecture de ces billets peut prêter à sourire (Félicitons toutefois leurs auteurs pour ne pas avoir tenté maladroitement de les faire disparaître. D’autres experts, moins assumés, devraient savoir qu’un backlink, ca laisse des traces et qu’internet a de la mémoire…)

Mai 2012 : c’est l’entrée historique et symbolique au Nasdaq (+ de 100 milliards de $ de valorisation avec un prix de 38 $). Les premières semaines de cotation désastreuses entachées d’enquêtes du gendarme de la bourse US donnent le « la ». De New-York à Londres en passant par Paris, (presque) tous les analystes s’accordent : « on vous l’avait bien dit » (même si avant, on avait dit le contraire…) Et aujourd’hui ? Ben on redit le contraire de ce qu’on vous avait bien dit, bien au contraire. Avec un cours qui flirte avec les 58-59 $, ca fait quand même + 50 % en moins de 2 ans. Question rentabilité, ça vaut un Livret A, non ?

Et fermez le banc en 2014 avec l’étude de iStrategyLabs (le nom est amusant, très 2.0, non ?)  qui pointe la désertion des teenagers US de la plateforme sur la période 2011 -2014 (désertion globalement largement compensée par la progression massive d'autres tranches d'âges) . Mais rien n'y fait et on reparle du nouveau début d'une nouvelle fin...

Au niveau du jeune, ça coince. Au niveau du revenu publicitaire, on est bien ;-)) - source : iStrategyLabs  2014

Au niveau du jeune, ça coince. Au niveau du revenu publicitaire, on est bien ;-)) - source : iStrategyLabs 2014

Facebook 2014 : repaire de vieux ou de candidats potentiels ?

Je conclurai les célébrations de ce dixième anniversaire avec un marronnier depuis 2 ans maintenant (chestnut ou evergreen pour les puristes) : Facebook est-il devenu un outil efficace pour le recrutement (ou en passe de le devenir) ?  Les efforts sont notables et les outils sont en place : GraphSearch, compétences professionnelles dans les profils, widget d’offres d’emploi… Et les grands recruteurs sont présents : pages carrières ou onglets, diffusion d’offres, campagnes d’ads…

A priori, on a tout pour recruter sur Facebook...  Oui mais voilà, on dit souvent d’un suicidé qu’il avait tout pour être heureux… Et la mayonnaise a toujours du mal à prendre. La faute à l’algorithme et à la baisse drastique du reach qui oblige désormais à mettre la main au porte-monnaie (électronique, bien sûr) ? Ben pas forcément car le Search, c'est gratuit...

Il me semble toutefois que l’illusion de la gratuité a pu constituer un frein au développement de l’usage recrutement sur la plateforme. En clair : des recruteurs prêts à investir sur des jobboards ou des réseaux pros (en argent ou en temps.. c'est pareil), plus réticents à le faire sur Facebook : « C’est gratuit (et ça le restera toujours)» reste gravé sur la page d’accueil !  Sans parler de nouvelles cassandres (John Cannarella et Joshua Spechlere, 2 doctorants en ingénierie mécanique et aérospatiale de la très sérieuse université de Princeton) qui annoncent, modélisation à l’appui, la fin de Facebook pour 2017 ! Conclusion : il reste 3 ans pour s’imposer dans le recrutement ! Les Jobboards, Viadeo et LinkedIn peuvent respirer ;-)

Voilà, fin des festivités.  Et comme dirait Patriiiiiiiiiiiiiiiick : « tiens, si on s’redonnait rendez-vous dans 10 ans… ».  Facebook aura-t-il disparu ou sera-t-il devenu la référence mondiale du recrutement ? Je ne me risquerai pas au pronostic (C'est lâche..). Une chôse est sûre : Mark, employeur,  a recruté près de 6 000 candidats. Toutefois, l' histoire ne dit pas s'il les a tous recruté sur Facebook...

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