Les candidats passifs

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L’autre jour, je suis tombée sur une des dernières scènes du film Casablanca. Film qui m’a été offert de regarder une centaine de fois grâce à ma sœur éperdument amoureuse de Humphrey Bogart… Lors de la scène en question, le lieutenant de police ordonne qu’on arrête les « suspects habituels » – en laissant la vie au vrai coupable, le héros du film, Rick Blaine.

Sans trop savoir pourquoi, cela m’a fait penser au domaine du recrutement, aux candidats passifs plus exactement. En effet, dans nos scénarii habituels, on remarque que les recruteurs puisent dans le même bassin de « candidats habituels » en permanence (ou presque), au lieu de sortir la tête de l’eau et faire l’effort d’opter pour des candidats passifs à haut potentiel.

Pour éviter toutes méprises au niveau du contenu de mes propos, je n’insinue point que les recruteurs ne veulent pas engager de candidats passifs – mais plutôt qu’ils ne savent souvent pas comment et / ou qu’ils n’ont pas le temps. Par définition, les candidats passifs ne sont pas intéressés par de nouvelles opportunités professionnelles. De fait, leur donner envie de rejoindre une nouvelle entreprise, et éventuellement de construire une relation via la sphère digitale s’avère compliqué – voire impossible selon certain(e)s.

Vous me direz, c’est quand même un comble d’avoir à l’heure actuelle une multitude d’outil de réseautage et de ne pas pouvoir les utiliser pour cette cible. Mais n’allons pas si vite en besogne, car rien n’est impossible à 100% :)

Se rendre visible auprès de candidats passifs et engager un minimum de dialogue avec ces derniers est plausible. Cependant, il s’agit de faire preuve de persévérance, de patience et d’une certaine compréhension de la cible.

Je vous propose de distinguer différents conseils et astuces pour appliquer une stratégie d’attraction 2.0 de cette catégorie de candidats passifs (à noter que cette liste n’est pas exhaustive) :

Mettez-vous dans la peau d’un candidat passif
Lors de cette première étape, il s’agit d’appréhender l’utilisation des réseaux sociaux par notre cible. Pour cela, commencez par l’arpentage de votre bassin interne de talents, afin d’avoir un aperçu des outils sur lesquels vous devez capitaliser, ainsi que leur utilisation dans ce cas spécifique. Au niveau du contenu, il est essentiel de mettre en valeur votre Marque Employeur via l’intervention de vos collaborateurs – leur parcours et évolution, leur quotidien, leur vécu de la marque, etc. Car comme les candidats non-passifs, ils ont encore plus besoin de s’identifier.

Ne les traquez pas comme du gibier
Personne n’aime se sentir oppressé, que ce soit par quelqu’un ou par une communication abusive. Les individus que nous sommes, ont besoin de se sentir unique. Dans ce sens, évitez d’abuser du trop d’informations. De même, laissez-les venir à vous un maximum, en sensibilisant vos collaborateurs (personnes auxquelles ils font bien plus confiance qu’à vous) à des programmes de cooptation, par exemple. A noter que la clé de la réussite du recrutement de ce genre de candidat relève de votre flexibilité à leur donner une réelle liberté (sans pression) dans leur choix de vous rejoindre – ou non. Nous sommes donc davantage sur une stratégie relationnelle que promotionnelle – en d’autres termes, nous privilégierons le contact humain à l’information (abusive) liée à vos offres d’emploi et votre entreprise.

Offrez-leur un contenu exemplaire
Assurez-vous de fournir un contenu actualisé au maximum afin de ne pas perdre l’intérêt des membres de la communauté et qu’ils ne se lassent pas de vous. Il peut s’agir de se focaliser sur un domaine d’expertise en particulier pour retenir l’attention de certains internautes, voire d’en faire de réels disciples.

Packagez vos offres d’emploi
Informer, partager du contenu, échanger un minimum – c’est bien, mais loin d’être suffisant. De même, lors de votre discours, vous devez être apte à offrir bien plus qu’une « simple » offre d’emploi. Il est question de construire une relation avec l’entreprise, et je vous laisse imaginer que ce seul élément ne fera point l’affaire. L’expérience-candidat se doit de se prolonger en « expérience-employé ». Cela peut inclure : des invitations à des évènements VIP, de jeux-concours, la possibilité de participer à des modules de formation, etc.

Optez pour le côté « unique »
Nous vivons sûrement à une période des plus féroces en matière de concurrence – que ce soit en termes de marché de l’emploi comme de marché des biens de consommation & services. Sortir du lot n’est pas chose facile. C’est pour cela qu’il est primordial d’adopter un discours se basant sur une perspective unique (voire excitante pour le candidat). Il s’agit d’offrir une promesse de Marque Employeur distincte, dynamique et adaptée à votre cible.

Choisissez les bons canaux de communication
Entre Facebook, Twitter, LinkedIn, Google+, etc. on ne sait où donner de la tête. Mais ce qu’il ne faut pas négliger, c’est également les centaines d’autres instruments autour. A savoir les contenus interactifs, les chats vidéo, les possibilités de téléchargement de supports attractifs pour le candidat, etc. Il est nécessaire de s’assurer, en plus de sa présence digitale, que votre site carrières / site corporate puisse supporter une multitude de formats et qu’il soit accessible via un téléphone mobile. De même, en ayant une possibilité de « tracking » pour appréhender la source de candidature, vous serez plus à même d’optimiser votre palette d’outils et actions.

Conclusion | Deux éléments ressortent de cet article. Au final, la différence entre le fait d’attirer et d’engager un candidat passif et non-passif, s’avère des plus minces – je la qualifierais même de maigre. La seconde, c’est de savoir si ce fameux candidat en mode non-actif existe vraiment ? Les avis divergent déjà depuis des années. Aussi, je vous invite à lire l’article suivant, datant de 2005, tiré du site ERE.net, sur « Le mythe des candidats passifs ».

Auteur : Anne Pestel

Source : image (Film "Sister Act 2")