Retour vers le futur : la Génération Y

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La Génération Y (individus nés approximativement entre 1980 et 1995) instaure des changements majeurs au sein de la Société. Cependant, beaucoup de personnes ne semblent pas prêtes à faire face à cette (r)évolution. Imaginez-vous qu’en 2025, cette jeune génération représentera approximativement 75% des effectifs sur le marché ?

 
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Par rapport aux anciennes générations, la Génération Y possède une définition et des attentes bien différentes en ce qui concerne le monde du travail. Certaines entreprises se préparent à ce « chamboulement » que je vous propose d’imaginer en 6 points :

1. Une génération prônant la transparence
Saviez-vous que la transparence est dans le Top 5 des qualités requises pour être reconnu comme un employeur de qualité pour la Génération Y ? Point étonnant que quand ils deviendront les leaders sur le marché, ils opteront pour cette facette. Vous êtes nuls sans savoir qu’elle a des difficultés à avoir un minimum de confiance envers les employeurs et politiciens, surtout quand les medias s’en mêlent. Elle qualifie souvent les entreprises de cupides et d’injustes (surtout quand on s’attarde sur le nombre de femme PDG). Cette jeune génération est en quête d’une culture d’entreprise honnête et ouverte, avec une visibilité intense de tout ce qui se passe dans l’entreprise en interne. Sur la même dynamique que la sphère digitale : transparence, informations en temps réelle et un maximum de réactivité. De même, selon Deloitte, 92% des individus de la Génération Y sont persuadés qu’une entreprise devrait être évaluée non pas seulement en fonction de ses revenus, mais également de son apport pour la Société.

2. Une génération qui va au-delà de l’aspect salarial de l’emploi
Selon une étude menée par Pew Research, 30% de la Génération Y est en quête perpétuelle de sens dès lors qu’il est question de travail (versus 12% pour la Génération X). Ces jeunes individus veulent laisser leur trace au sein de la Société, que leur travail ait un impact sur leurs collègues, leurs managers et autres parties prenantes. Seulement 28% d’eux estiment que le salaire est un critère de choix de son potentiel employeur (versus 50% pour la Génération X).

3. Une génération avec un esprit de collaboration intensif
Alors que la génération Y est souvent stéréotypée comme étant égoïste et narcissique, la réalité est tout autre, ne serait-ce que lorsqu’on se rend compte de leur forte implication au sein des communautés.  Ces jeunes individus aiment travailler en équipe afin de mener à bien un projet. En fait, ils portent un grand intérêt au côté relationnel et la thématique de leur projet. Ils défendent souvent l’idée que le manque de collaboration en entreprise peut entraver l’innovation de celle-ci. Ainsi, ces prochains employeurs en herbe pourraient bel et bien révolutionner la hiérarchie des entreprises (en optant pour une démarche réseau), et également la manière de travailler. De même, nous ne serons plus sur une thématique de « Comment » mais bien de « Pourquoi » au cœur des stratégies afin d’apporter du sens à chaque faits et gestes de l’entreprise.

4. Une génération loin des bureaux
Bien que nous soyons encore loin des 41% de nos voisins américains, près de 17% des Français travaillent à distance pour leur employeur. Une pratique qui arrive à grands pas en France (surtout au niveau des entreprises du CAC40), mais qui ne réconforte pas forcément les employeurs qui se montrent majoritairement réfractaires – encore une histoire de manque de confiance, comme vous l’aurez pu le deviner. Pourtant les bienfaits du télétravail sont nombreux, la productivité des télétravailleurs serait de 22% supérieure à celle des autres salariés en entreprise, par exemple. Selon une étude réalisée par oDesk, 92% de la Génération Y souhaiteraient travailler à distance et 87% aménager leurs horaires. Pourquoi ? Car encore une fois, la barrière entre vie professionnelle et vie privée s’estompe de leur côté, ils recherchent une certaine harmonie entre ces deux quotidiens – contrairement aux anciennes générations qui mettent un point d’honneur à faire la distinction entre les deux. Le travail à distance se verra comme banal dans un futur proche, souligné par une hyper-connectivité via les réseaux et autres outils tels que le système de visioconférence.

5. Une génération qui ne recrutera pas à la tête du diplôme
Actuellement, si vous n’avez le bon diplôme ou bien encore la bonne école, il est tout simplement impossible de trouver un emploi en particulier dans la majorité des entreprises de grande envergure. Triste réalité, n’est-ce pas ? Collectionner les diplômes ne sert pas franchement à grand-chose soit dit en passant. D’un point de vue personnel, j’ai pu malheureusement observer que ce sont mes collègues ayant des bacs pro jusqu’à bac+2 qui obtiennent du travail, pendant que les autres (> bac+ 3) se retrouvaient au chômage ou devaient opter pour des emplois peu qualifiés / non adaptés à leur formation. Heureusement, aux Etats-Unis, il en est de même, sauf que les dettes de scolarité s’élèvent en moyenne à 45 000 dollars ! La Génération Y s’intéresse de près au côté humain (motivation, personnalité, etc.) et aux projets qu’ils ont menés à bien (dans le milieu professionnel comme personnel), et se détacheront petit à petit à l’addiction des diplômes.

6. Une génération qui aime s’amuser
Ces jeunes individus ont été bercés à la game boy et autres jeux vidéo, avec des parents se plaignant souvent de leur travail. Résultat, ce côté « fun » se répercute sur leur besoin au travail. Il ne faudra pas s’interroger sur la montée en puissance du phénomène de gamification. Une étude menée par Gartner en avril 2011, prédisait d’ores et déjà l’ascension de la Gamification. Selon cette même étude, plus de 50% des entreprises des plus innovantes opteraient pour cette démarche d’ici 2015 – Cf. Gartner Press Release.

Conclusion | Malgré l’ensemble des éléments néfastes que nous entendons à propos de cette Génération Y (dont je fais partie au passage), nous ne pouvons nier que, comme n’importe quel type d’individus, elle possède également de bons côtés. Et puis, vous ne pouvez rien faire contre « nous », parce qu’un jour la retraite vous guettera et il sera temps de laisser votre place aux jeunes. Mon unique remarque et souhait à titre personnel, c’est de vous demander, vous – précédentes générations, de nous faire un minimum confiance. Nous sommes une génération utopique mais tout comme vous, nous devons commencer un jour – alors donnez-nous cette chance, comme j’ai pu l’avoir au sein de CGI grâce à des personnes telles que Julien Cotte et Sandrine Chabaud  :) !

Auteur : Anne Pestel

Source : image (film : « Retour vers le futur ») et graphique