Vendredi 24 avril - Une nuit comme les autres

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Il est 4h du matin. Je me suis endormie vers 23h-minuit et me suis réveillée il y a une vingtaine de minutes. La routine pour moi. J'écris car j'ai un peu le cafard. Depuis ce fameux burn out je n'ai pas arrêté d'enchainer les troubles du sommeil. Entre l'impossibilité de s'endormir, l'impossibilité de se réveiller et sortir du lit, les nuits blanches, le sommeil à n'importe quelle heure de la journée, les rythmes inversés, l'endormissement très tôt dans la soirée, le réveil très tôt le matin, les réveils fréquents dans la nuit.... N'oublions pas les cauchemars. Je n'en parle pas tellement mais tout cela me fatigue.
Depuis qu'on m'a remise sous antidépresseurs, en octobre lors de ma reprise, je m'endors facilement mais je me réveille à partir de 3-4h du matin et ce quelle que soit l'heure à laquelle je me suis couchée. Pendant un moment j'ai démarré mes journées à 4h, mais le poids du manque de sommeil s'est vite fait ressentir. Depuis j'essaye de me recoucher, je me force à dormir car je sais que sinon la journée va être dure, mais je sais aussi que je vais me réveiller quasiment toutes les heures. Hier je me suis levée à 6h car j'en avais vraiment ras-le-bol de tous ces réveils... Je me suis forcée à ne pas dormir dans la journée, mais je le paye ensuite : irritabilité, fatigue, difficultés de concentration et à rester éveillée, surtout en fin de journée. 
On pourrait dire d'en parler au médecin, à un psy... Je l'ai déjà fait, en fait, j'ai déjà testé plusieurs somnifères : sans succès. La seule chose qui a été efficace pour réussir à me faire dormir avant 4-5 voire 6h du matin, c'est ce fameux antidépresseur que je prends et qui a permis d'inverser totalement mon rythme.
La joie des médicaments, leurs effets positifs mais aussi leurs effets secondaires... Je pourrais vous en raconter des belles. J'ai eu je ne sais combien de traitements en l'espace d'un an, mais avec ça il a fallu supporter tous les effets secondaires. Comme si ce n'était pas déjà assez difficile de se sentir mal, il faut en plus passer par l'étape "cobaye" pour réussir (on l'espère) à aller mieux ensuite.
J'ai le cafard. Je suis énervée et fatiguée. Je sais très bien que quand je vais me rendormir ça va être pour me réveiller à 5h, 6h, 7h... jusqu'à ce que je décide de sortir du lit pour de bon... Autant prendre un peu de temps pour évacuer ce que j'ai sur le coeur et témoigner au passage des joies du burn out, de la dépression, de sa lente guérison et toutes les pilules magiques qui vont avec.
Je sais que demain... enfin aujourd'hui... je vais encore être crevée et démotivée. J'ai passé mes vacances dans mon "chez moi natal" auprès de ma famille et je dois prendre la route dans la journée pour renter chez moi. Les départs et les au revoir sont généralement difficiles. Je sais que je ne reverrai pas mon entourage pendant tout le temps où je serai chez moi. Trop loin et pas de place pour loger du monde. Heureusement que j'ai mon copain, la vie est devenue beaucoup plus agréable depuis que nous habitons ensemble. J'aime mon chez moi, mais j'ai toujours un pincement au coeur en quittant mes proches, je n'aime pas ça, je n'aime pas dire au revoir. Il m'est arrivé de pleurer plusieurs fois sur le trajet du retour... mais bon c'est comme ça, et puis ça finit par s'atténuer. C'est aussi une bonne chose d'être loin et de ne pas rester encroûté dans la ville où on a toujours vécu... il n'empêche que ce n'est pas simple. Avec ça viennent les longues heures de route... Je n'ai aucune patience en voiture, au-delà d'une heure je commence vraiment à m'ennuyer et saturer... Trimbaler encore toutes mes affaires comme si je passais mon temps à tout déménager... Arriver, monter tout (et vive la joie de la vie en appartement pour ça), ranger tout, et repartir aussitôt pour faire les courses de la semaine. Une journée chiante en somme. Enfin, je suis contente tout de même car je vais pouvoir retrouver mon copain! Heureusement qu'il est là...

Je me sens angoissée, énervée, mais ça c'est également mon lot quotidien : la rentrée approche, j'ai du mal à me mettre au boulot, je pense à tout ce que j'ai à faire : préparations, filer à la médiathèque dès mon retour pour trouver des albums pour la classe, réfléchir au travail qui est à faire sur cette dernière période, magistère, le mouvement, jongler avec mes préoccupations administratives... Une fois lancée ça ira, mais en attendant je bouillonne intérieurement.
Parfois j'ai envie de "m'exploser la tête". Pas mourir, littéralement "m'exploser la tête", mettre mon cerveau sur "pause", ne plus penser à rien, décrocher du quotidien, m'évader. Une manière de faire ça est de dormir, dormir, dormir... dans la journée! Après j'ai d'autres idées pour m'évader, de mauvaises idées que je ne détaillerais pas ici, je vous laisse imaginer ce à quoi on peut penser dans ces cas-là... Je pense que ce ne sera pas trop difficile à imaginer pour ceux qui sont passés par là.
Alors j'essaye de prendre du recul, de m'auto-lobotomiser, de penser aux choses positives... Mon copain, ma famille, mes animaux (je suis une passionnée d'animaux)... J'essaye de penser au parcours, ou plutôt au combat, que j'ai mené jusque là... de noter mon évolution et mes réussites en un an, de me dire qu'il y a plus malheureux et que tous ces trucs qui me parasitent ne sont pas grand chose. Seulement, c'est chiant, c'est fatigant, le combat quotidien que je mène pour remonter la pente est parfois épuisant et il m'arrive donc encore de craquer.
Voilà, je vais à présent reprendre mon "train train quotidien", retourner me coucher en prenant mon meilleur anxiolytique dans mes bras (mon chat... à défaut d'avoir mon copain avec moi xD) et espérer ne pas me réveiller trop souvent.
Bonne nuit à tous les désespérés du sommeil!

Kity K