À chaque médaille son revers : l’argent nous rend heureux mais on s’y habitue

À chaque médaille son revers : l'argent nous rend heureux mais on s’y habitue

À chaque médaille son revers : l’argent nous rend heureux mais on s’y habitue

Dans son livre How of Happiness, Sonja Lyubomirsky parle de ce qui nous rend heureux, et notamment ce qui nous rend heureux en échange de notre travail, soit notre salaire. Une augmentation nous rendrait évidemment plus heureux, on en est tous convaincu. Bien sûr que non, nous répond la professeure de psychologie à l’université de Californie. Et voici pourquoi.

Nous nous habituons à tout, surtout à l’argent

« Nous nous habituons aux villes où nous vivons, à nos nouvelles maisons et à nos nouvelles voitures, à nos relations […] C’est encore plus vrai pour les primes financières. »

Ainsi, au moment où l’on apprend que l’on va être augmenté, on est ravi, on veut fêter ça, on ressent une « excitation immédiate » mais justement, cette excitation n’est qu’immédiate. Qui n’en a pas fait l’expérience ? La joie est intense, certes, mais éphémère. Sonja Lyubomirsky pointe la suite classique des événements : « un sentiment de satisfaction, des attentes désormais plus élevées et même la déception. » Quand Voltaire nous dit que le bonheur n’existe pas mais qu’« il n’existe que des instants de bonheur» …

Une augmentation de salaire, une augmentation des besoins

L’auteur s’appuie sur des travaux d’économistes qui montrent que les deux tiers des effets positifs d’une augmentation s’annihilent au bout d’un an seulement. Pourquoi donc ? C’est en partie parce que cette augmentation de salaire s’accompagne de nouveaux « besoins ». Nous nous comparons désormais à des personnes plus aisées, nous plaçons la barre plus haut, il en faut donc un peu plus pour s’estimer heureux. Le bonheur peut donc se monnayer mais au prix de ce cercle vicieux.

Quelle solution alors ? Faut-il refuser toute augmentation de salaire ?

Ce qui importe, ce n’est pas tant la prime financière associée à un but que la poursuite d’un but en elle-même. Autrement dit, ne vous démenez pas pour ce chèque supplémentaire que vous recevrez si vous concluez avec ce client, mais démenez simplement pour conclure avec ce client ! Il s’agit de se concentrer sur le présent et d’oublier, un peu, nos objectifs à plus long terme. Conseil vieux comme le monde, le carpe diem que tout le monde répète mais que personne n’applique réellement, Sonja Lyubomirsky l’explique concrètement. Vivre en poursuivant de petits buts les uns après les autres « structure nos quotidiens et leur donne du sens en générant des impératifs, des deadlines, et des emplois du temps, autant d’occasions d’acquérir de nouvelles compétences et d’interagir avec les autres. » Et cela, à l’inverse de l’argent, on ne s’y habitue pas, bien heureusement.


Références : Article de Sonjja Lyubomirsky