Le Peer-to-Peer (P2P), business model du futur

Le Peer-to-Peer (P2P), business model du futur

Le Peer-to-Peer (P2P), business model du futur

Après le B2C (Business to consumer) et le B2B (business to business), voici le P2P (peer to peer ou pair à pair). Le P2P, cela ne vous évoque certainement rien d’autre qu’une méthode de téléchargement, souvent utilisée à des fins illégales. Mais c’est aujourd’hui devenu davantage, ce que Michel Bauwens (fondateur de la Fondation P2P) décrit comme « la dynamique sociale qui permet à des gens du monde entier de s’auto-organiser pour produire de la valeur en commun ». En d’autres termes, le P2P serait le monde l’universalité : je crée du contenu qui profitera à tout le monde (Wikipédia, père de l’open source, fait à ce titre figure de référence mondiale).

Ce modèle économique et sociétal s’inscrit dans un mouvement de fond que l’on observe actuellement. Face aux crises économiques qui se succèdent, à la crise du salariat, au chômage et la multiplication de contrats précaires, de nouveaux modèles se développent, comme le freelance : le Bureau international du travail estime que plus d’un jeune sur deux aura connu un emploi freelance à horizon 2020. Le P2P, serait donc simplement le modèle de l’économie collaborative qui se développe actuellement ?
Pour ses défenseurs, le P2P est beaucoup plus que ça : c’est aussi une forme d’organisation de la société radicalement différente que celle que nous connaissons actuellement. Il y a une rupture avec la conception actuelle du travail, divisé au sein de l’entreprise en « emplois » avec une hiérarchie. Dans le monde du peer to peer, il y a un ensemble de tâche à effectuer, que la société se répartit librement par affinité et compétence, hors de tout marché. Aujourd’hui, la plupart des initiatives de P2P sont gérées par de gros groupes capitalistes. Il y a donc tout un business model à créer. Au Canada, une initiative semble avoir porté ses fruits : Sensorica, un « laboratoire communautaire » en open source. Les contributeurs créent du contenu scientifique ou des produits, qui sont notés par des pairs. Les entreprises et les entrepreneurs sont ensuite libres d’utiliser cette connaissance et reversent une partie des bénéfices créés par cet open source aux contributeurs. En somme, notre monde serait en train d’assister à un renversement total du modèle économique : on passerait d’une économie de la rareté à l’âge de l’abondance, permis par l’open source et le web notamment mais aussi par la blockchain et le Big Data.