Être expatrié dans une filiale de son entreprise – témoignage

Être expatrié dans une filiale de son entreprise – témoignage

Être expatrié dans une filiale de son entreprise – témoignage

L’expatriation, notamment au sein d’une filiale de son entreprise, n’est pas un phénomène nouveau. Dans une société économique globalisée, il est même devenu très fréquent. Plusieurs types d’expatriation peuvent avoir lieu, que ce soit au sein même de son entreprise, ou bien de manière autonome en quittant son pays pour habiter à l’étranger. En l’occurrence, il est intéressant d’observer les mutations en interne au sein d’une entreprise, et encore plus lorsqu’il s’agit de déplacer des personnes en filiale. Plusieurs problématiques découlent de ces changements de situation internes.

La plus évidente est la confrontation à la diversité, autrement dit à la culture d’un autre pays. C’est aussi l’occasion de se retrouver confronté à différentes méthodes de travail.

Marie s’est retrouvée dans cette situation. Travaillant dans une filiale d’un grand groupe automobile français en Roumanie, elle a d’abord été confrontée à l’échange avec des salariés français mutés pour travailler dans la filiale, avant d’elle même être intégrée au siège à Paris. Cette expérience nous permet d’appréhender deux attitudes différentes de l’expatriation et de ses conséquences humaines.

En effet, l’expatriation n’a pas des conséquences seulement individuelles sur l’organisation de la vie d’une personne et de sa famille, mais elle bouleverse toute l’entreprise. Plusieurs logiques d’acteurs sont alors à l’œuvre. D’abord dans le cas de la création d’une filiale, on observe souvent la situation d’un rachat d’une entreprise locale qui produisait des pièces de la chaîne de valeur (pour l’automobile par exemple). L’enjeu est donc multiple puisqu’il est question d’intégrer cette filiale à l’entreprise en termes de culture.

Le processus peut être en l’occurrence plutôt violent pour la partie rachetée, car la différence de culture d’entreprise, mais aussi la différence de pays, peuvent renforcer le sentiment d’envahissement. En l’occurrence, Marie décrit particulièrement cette réalité d’invasion des cadres venus du siège pour déployer leurs méthodes dans la nouvelle filiale roumaine. La mise en place de ces nouvelles méthodes de travail n’a pas eu lieu, d’après ses mots, de la manière la plus fluide. « Nous avions l’impression qu’ils venaient en conquérant, pour se placer aux meilleurs postes, ceux auxquels nous avions difficilement accès. Ils avaient une attitude qu’on trouvait un peu méprisante. C’est sûrement dû au fait que nous n’étions pas les plus ouverts au changement au début, surtout pour les nouvelles méthodes de management et de qualité. Pourtant, c’était une réalité ».

Quelques années plus tard, c’est autour de Marie de se retrouver dans la position de la personne expatriée puisqu’elle est mutée au siège de l’entreprise. Un poste de chef de projet lui est proposé. Elle souligne d’ailleurs que dans ce sens, l’évolution est plutôt rare. Il est en effet d’après elle beaucoup plus difficile de rejoindre le siège quand on est une filiale. Cette transition n’a, encore une fois, pas été des plus fluide. Marie justifie cela par le fait qu’elle ait du mal à se sentir légitime en tant que chef de projet. Sans remarquer de différence de comportement auprès de ses collègues, il s’agit plutôt pour elle de trouver sa place après les quelques années vécues en Roumanie suite à la fusion et à la création de la filiale.

Pour lire le témoignage d’un expatrié français en Roumanie :

Ma vie d’expat’ en Roumanie