Emplois dans les TI : il n’y a pas que le jeu vidéo au Québec!

Emplois dans les TI : il n’y a pas que le jeu vidéo au Québec!Vu de l'étranger, le Québec est perçu comme un eldorado du jeu vidéo. Pourtant, cette industrie ne représente qu'une petite partie des nombreuses opportunités professionnelles qu'offre le secteur québécois des technologies de l'information (TI). Un domaine frappé par une pénurie de travailleurs qui ouvre donc grand les bras aux talents venus d'ailleurs.

par Fanny Bourel

Des besoins criants

L'industrie du jeu vidéo, menée par des grands noms comme Ubisoft ou Electronic Arts, jouit d'une image forte au Québec comme à l'international. En réalité, environ seulement 5% des 210 000 professionnels des TI évoluent dans des entreprises de jeu vidéo. " De plus, c'est un domaine très spécialisé, il ne faut pas croire qu'on va pouvoir l'intégrer comme ça ", avertit Vincent Corbeil, gestionnaire des opérations et de l'analyse du marché du travail à TechnoCompétences, le comité sectoriel de main-d'œuvre en technologies de l'information et des communications au Québec.

Si le secteur québécois des TI offre un large éventail de postes, la majorité des emplois se situent dans les domaines des services informatiques et de l'édition de logiciels. Ces derniers font travailler 77 000 professionnels des TI, selon l'édition 2018 du diagnostic sectoriel de la main d'œuvre dans les TIC au Québec.

La moitié de ces employés travaille dans des entreprises de l'industrie des TI et l'autre moitié occupe des postes en TI au sein de banques, de compagnies d'assurance ou d'entreprises manufacturières. " L'économie se numérisant, [les entreprises] embauchent de plus en plus de spécialistes en TI pour exploiter leurs données ou encore pour numériser leurs processus ", explique Nicole Martel, présidente-directrice générale de l'Association québécoise des technologies (AQT).

Profils bilingues recherchés

En avril dernier, le Conseil des TIC (CTIC) a estimé à 44 000 le nombre de postes en informatique à combler d'ici 2021 au Québec alors que seulement environ 3 000 diplômés font leur entrée sur le marché du travail chaque année. Pour répondre à ses besoins, l'industrie se tourne donc vers l'étranger. Les entreprises recherchent notamment des programmeurs, des designers UX, des architectes de données, des professionnels des tests de qualité et de contrôle, mais aussi des gestionnaires de projets Agile ou encore des analystes-consultants capables de comprendre les besoins des clients et de les traduire en solutions technologiques.

Les immigrants représentent 27% des effectifs en TI, au Québec. Grâce aux procédures de recrutement en ligne mises en place par les entreprises et à leur participation à des foires de l'emploi organisées à l'étranger, il est tout à fait possible de trouver un emploi à distance. " La principale difficulté réside dans la longueur des délais d'obtention des permis de travail ", souligne Nicole Martel.

Peu de grandes entreprises

Si la province privilégie les immigrants francophones, les entreprises souhaitent surtout embaucher des travailleurs bilingues. Ne pas savoir parler anglais réduit donc les possibilités d'emploi.

Autre réalité à connaître avant de se lancer dans sa recherche d'emploi : le secteur québécois des TI est avant tout composé de PME. Seule 1 entreprise sur 10 compte plus de 50 employés. " Les entrevues sont souvent réalisées par le propriétaire de l'entreprise plutôt que par une spécialiste des RH, indique Vincent Corbeil. Cela va donc plus fonctionner au feeling. "

Dans une PME, les relations hiérarchiques sont généralement moins rigides, le travail plus multidisciplinaire et moins organisé. Les immigrants habitués à évoluer dans des grands groupes bien outillés en matière de ressources humaines, où le travail est très encadré et les postes sont bien délimités, doivent donc s'adapter. Faire preuve de flexibilité et de créativité, mais aussi savoir communiquer efficacement et travailler en équipe, est donc indispensable. " Il s'agit d'être capable de comprendre rapidement les codes culturels qui régissent son nouvel environnement de travail ", conclut Vincent Corbeil.

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