Réussir dans le transport urbain : taxis ville(compteur), taxis communaux (woro woro)#1

Ce n’est un secret pour personne, réussir dans le secteur du transport urbain est possible mais c’est parfois compliqué. La rentabilité existe, le risque n’est pas à négliger. Bon nombre de gens s’y sont aventurés mais n’ont pas eu le retour sur investissement souhaité. En effet, pour beaucoup, l’aventure du transport a rapidement tourné au cauchemar. Entre les pannes, les accidents et autres tracasseries, l’entrepreneur ne se retrouve plus. Il a même du mal à récupérer ne serait-ce que le capital qu’il a investi. Cependant, certains ont tout de même réussi à s’en sortir. Nous vous proposons quelques pistes de solutions afin de réussir dans ce secteur.

1- En général et au-delà même du transport, l’entrepreneur doit être disponible pour un meilleur suivi de son projet. La plupart de ceux qui réussissent dans ce milieu se consacrent entièrement à leur projet. Or, force est de reconnaître que beaucoup de salariés par exemple en quête de revenus additionnels et croyant à l’illusion théorique d’un projet très rentable s’engagent sans vraiment avoir le temps nécessaire pour un bon suivi de leur activité. En entreprenariat, l’indisponibilité du promoteur dans le suivi de son projet est un échec garanti à au moins 70%.

2- Afin de minimiser les risques, il est souhaitable de démarrer avec au moins deux véhicules. En effet, un seul véhicule ne suffit pas car les accidents et les pannes sont monnaie courante. L’immobilisation de votre seul véhicule pour des réparations par exemple sera un manque à gagner pour vous ce qui ne sera pas le cas si vous avez un autre véhicule en circulation. Bien entendu les risques de voir les deux véhicules tomber en panne au même moment sont plus faibles. D’aucuns considèrent même que la rentabilité d’un projet de taxis par exemple ne peut être effective qu’à partir de trois voire quatre véhicules. En d’autres termes, l’augmentation du nombre de véhicules réduit considérablement le risque et permet de dégager des bénéfices. Il est aussi souhaitable de prévoir un fonds de roulement qui vous permettra de faire face aux imprévus comme les pannes par exemple qui sont aujourd’hui quasi permanentes eu égard à l’état de dégradation avancée de nos routes, de même que les contrôles routiers souvent abusifs qui peuvent immobiliser le véhicule pendant des heures.

3- Une autre solution qui fait son bout de chemin et qui est surtout à conseiller à tous ceux qui exercent une activité autre que le transport mais qui désirent investir dans ce secteur, donc qui a priori n’ont pas le temps matériel pour suivre leur projet. En effet, il est important de savoir que le chauffeur occupe une place de choix dans la réussite du projet. L’échec de bon nombre de projets est dû en grande partie aux chauffeurs. Beaucoup d’entre eux ne sont pas sérieux, ils pensent à se satisfaire eux même au détriment de leur employeur. Aussi est-il conseillé à ceux qui n’ont réellement pas le temps de faire en sorte de recruter de bons chauffeurs. La tendance aujourd’hui et ce pour une plus grande responsabilité du chauffeur quant à l’usage du véhicule est de s’entendre avec ce dernier, voire de signer un contrat en bonne et due forme stipulant qu’il sera propriétaire du véhicule après trois ou quatre ans. Bien entendu un tel contrat suppose des clauses allant de l’entretien du véhicule, à limitation du nombre d’accidents, au montant total à reverser sur la période du contrat, montant pouvant représenter trois à quatre fois le capital investi. Cette approche a le mérite d’être avantageuse pour les deux parties. En effet, le propriétaire qui peut s’attendre à un retour sur investissement représentant trois à quatre fois le capital qu’il a investi et le chauffeur qui a intérêt à être plus responsable (moins de pannes, moins d’accidents, etc.) dans l’espoir de devenir lui aussi un jour propriétaire de véhicule. Il s’agit donc ici de faire un partenariat gagnant-gagnant.

4- Confiez la gestion de vos taxis à un professionnel  du secteur. Il existe aujourd’hui des professionnels qui s’occupent de la gestion quotidienne de vos véhicules mais également de vos chauffeurs. Ce type de personne possède des garages automobiles au sein desquels les taxis sont régulièrement « contrôlés », les éventuelles pannes sont réparées, les chauffeurs y vont pour garer les véhicules en fin de journée et pour déposer la recette quotidienne. Cette option réduira quelque peu votre rentabilité puisque vous devrez prendre en compte la rémunération du professionnel, mais au moins cela vous assurera d’avoir des véhicules bien entretenus et d’avoir des recettes correctes. Il n’est pas rare d’entendre des propriétaires de taxis se plaindre des pannes à répétition sur les véhicules, parfois certains chauffeurs indélicats « inventent » des pannes pour vous « soutirer » une bonne partie de la recette qu’ils vous ont apporté. C’est un bon moyen de limiter les risques.

5- Evitez de confier votre « véhicule » à un membre de votre famille. Dans bien des cas, les recettes sont détournées et pour des raisons évidentes vous ne pouvez pas les récupérer. Il est difficile d’obliger un petit frère, un cousin, un neveu à rembourser ce qu’il a détourné.

6- Ne réfléchissez pas comme « un chauffeur de taxi ». J’ai été surpris d’entendre un chauffeur me dire une fois : les propriétaires de taxis ne réussissent pas dans ce secteur parce qu’ils sont trop intellectuels ! ils calculent tout or le taxi ce n’est pas le calcul. Dites vous que si vous vous lancez dans une affaire sans en maitriser tous les risques, sans faire les bons calculs vous perdrez à coup sur. Comment peut-on gérer des taxis au feeling ? il y a de nombreux paramètres à prendre en compte, et plus vous les maitriserez mieux ce sera pour vous. Ne pensez pas qu’il suffit de mettre en circulation un véhicule pour réussir, et le suivi ? et l’entretient ? et le choix de l’axe routier sur lequel le woro va circuler ?et le choix du chauffeur ?…autant de paramètres à ne pas négliger.

7- Trouvez des moyens originaux pour rémunérer vos chauffeurs en les motivant au maximum. Certains propriétaires exigent une recette minimale de 30000 FCFA par jour au chauffeur de taxi. Le chauffeur travaille 5jours sur 7 pour le propriétaire et le week end soit 2 jours sur 7 il roule entièrement pour son propre compte. Il est plus motivé le week end car il s’agit de gagner son argent, il peut donc rouler autant qu’il le souhaite. Dans ce cas de figure il pensera moins qu’il se fait avoir et que le patron lui reverse des miettes. Cette solution a des avantages et des inconvénients, mais il faut si possible signer un contrat clair à ce sujet.

Réussir dans le transport urbain : taxis ville(compteur), taxis communaux (woro woro)#1

Réussir dans le transport urbain : taxis ville(compteur), taxis communaux (woro woro)#1

Idriss KAMISSOKO