Synthèse sur les interventions de l'Etat pour dynamiser l'entrepreneuriat

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Crédit photo : Barun Patro/SXC

Le gouvernement entend favoriser la création et le développement des entreprises, par différentes mesures, ce qui peut se comprendre lorsque:

  • 60% des salariés de notre beau pays travaillent au sein de nos 2,5 millions d'entreprises,
  • la France compte aussi deux fois moins d’entreprises de taille moyenne, proportionnellement, qu’en Allemagne ou aux États-Unis

Pour ce faire plusieurs mesures ont été prises:

Vis à vis des particuliers:

La loi sur le travail, l’emploi et le pouvoir d’achat a pour objectif de permettre un véritable transfert de richesses vers les PME, grâce aux fonds d’investissement.

Notons qu'il existait déjà des mesures fiscales permettant de capter un partie de l'épargne des particulier, entre autre, vers les Fonds communs de Placement pour l'Innovation FCPI.

Ainsi sur 2007, les FCPI ont levé 779M €.

  • Pour accentuer la captation d'épargne en direction des entreprises il est possible pour les redevables de l’ISF de déduire une partie de leur impôt en l’investissant dans le capital des PME.

Ce mécanisme devrait stimuler la création de business angels, car comme nous pouvons le constater aux USA, le financement de la création d'entreprises trouvera une solution dans la multiplication de business angel (aujourd'hui nous en comptons péniblement 4 000) plus que dans la stimulation des sociétés de capital risque. La déclaration de la société de capital investissement 3I d'arrêter le financement en phase d'amorçage des projets de création confirme cette analyse.

  • Au-delà d'une motivation fiscale les particuliers qui souhaitent investir dans des entreprises peuvent être confrontés aux dilemmes suivants: comment identifier les entreprises qui sont en recherche de financement ?, comment choisir entre plusieurs opportunités d'investissement ?...

Effectivement investir dans une entreprise constitue un vrai métier ce faisant il était également nécessaire de pouvoir proposer aux particulier fortunés de pouvoir investir dans des entreprises tout en déléguant cette démarche à un organisme spécialisé.

Ainsi les particuliers qui achèteront des titres de Fonds d’Investissement de Proximité (FIP) , ou de Fonds Communs de Placement à Risques (FCPR) mais également auprès de Fonds Communs de Placement dans l’Innovation (FCPI) pourront bénéficier d'une réduction de l'ISF.

Vis à vis des pouvoirs publics 

A travers France Investissement ce sont plus de 3 milliards d’euros qui seront investis de 2006 à 2012 dans des PME à fort potentiel de croissance.

Qui sont les heureux "donateurs" pour ces 3 milliards ?:

  • 2 milliards d’euros par la Caisse des Dépôts,
  • 1 milliard d’euros apporté par les partenaires privés (AGF, le groupe Caisse d’Épargne, Groupama, Natixis et la Société Générale...)

Notons que France Investissement n'investit pas directement dans des entreprises, les 3 milliards vont alimenter des fonds qui eux mêmes vont financer des FCPI, des sociétés de capital investissement et autres véhicules.

Ainsi 44 fonds de capital investissement ont levé des capitaux auprès des partenaires de France Investissement pour un montant total de 537 millions d’euros, ce qui représente environ 30 % du marché français du capital risque et du capital développement.

Ces fonds, qui ont déjà investi dans une centaine d’entreprises, ont la capacité d’investir dans plus de 800 entreprises à fort potentiel de croissance dans les années qui viennent.

Vis à vis des investisseurs
  • Le gouvernement entend créer un nouveau véhicule: le Fonds Commun de Placement à Risques Contractuel, qui doit nous permettre de concurrencer efficacement les places de Londres et de Luxembourg.

Visiblement ce nouveau type de fonds a pour vocation d'être plus souple (plus de ratio quantitatif d'investissement...) au niveau juridique et réglementaire afin de faciliter et accélérer la recherche d'investisseurs.

  • Stimuler le capital investissement:

Avec un montant record de 12,6 milliards € d’investissement en 2007 dans plus de 1 500 entreprises, le capital investissement est un secteur conséquent. Par contre comme nous l'avons indiqués à plusieurs reprises les phases de capital amorçage et capital risque restent faibles avec des montants en France proches de 0,1 % du Produit intérieur brut (PIB), alors que dans les pays les plus dynamiques ce montant dépasse les 0,2 % de PIB, voire les 0,3 %. Les pouvoirs publics ont, là comme ailleurs, un rôle à jouer pour optimiser les circuits de financement.

Apparemment Madame Christine LAGARDE souhaite qu'une partie des fonds de France Investissement soit fléchée en direction de la création: 13 % des montants qui sont apportés aux fonds par France Investissement devraient être cette année affectés à des opérations d’amorçage.