Startup : les leçons de Stromae #1

Note

Petite série estivale : Après avoir écrit il y a quelques temps, l’opus “Stromae, l’artiste qui fait progresser ses fans“, voici une série d’articles qui concernera toutes les start-up, puisqu’elles sont postées sur le site de Paris Pionnières (à la demande d la “redac’chef” Caroline ;-)). Dont acte.

Tous les artistes sont des startups. Non seulement, ils ont tout à prouver quand ils se lancent mais ils doivent trouver rapidement leur modèle économique… et le réinventer au gré des mouvements et des tendances.

La preuve avec Stromae. Stromae, une startup ? Vous voulez rire? Hé non. Rien de mieux que l’artiste belge pour montrer comment émerger et comment engager ses publics. C’est à dire tester l’intérêt de son offre et créer les conditions d’une relation.

Comment émerger tout d’abord…

Premier constat : le plus dur pour une startup c’est de créer de l’attention puis de l’intérêt. Ce qui va permettre à des usagers /clients de rencontrer une offre qui lui sied (on peut dire « sexy »). On part ainsi d’une idée, d’une envie, d’une intuition. On la confronte à des avis de pairs, de proches, mais… rien ne vaut évidemment la vérité du terrain. Le plus important est donc de formaliser une « offre 0 »  et de la proposer… dans le meilleur contexte possible.

Comment Stromae a résolu ce défi ?

Tout d’abord, en se testant à travers différents styles musicaux (différentes briques d’offre donc) comme son morceau « Arrêtes le rap » (et oui, l’artiste a commencé par ce style…), en faisant des partenariats (avec l’artiste JEDI), bref tout ce qui permet de créer des conditions pour aller à la rencontre de son public, pour le faire réagir et avoir un retour sur la valeur de son offre.

C’est pour toute startup, une première étape essentielle. Ne jamais trop repousser sa rencontre avec les clients potentiels, mais au contraire se donner les moyens de tester son intuition, d’exister dans l’esprit de ses cibles, à travers une série de performances « évènementielles ». Si en plus, elles alimentent votre légende (pardon votre image de marque et votre communication), voire déclenche des premières commandes, vous êtes sur le bon sillon…

Ces premiers tests ne constituent pas toujours la définition d’un produit viable et une stratégie marketing pérenne, mais ils forment un premier jalon. Cela permet de continuer à structurer son étude de marché éventuelle (si vous êtes plutôt « classique »)… ou de continuer à construire en testant votre offre jusqu’à arriver à un MVP (votre fameux minimum viable product), sur lequel vous allez pouvoir installer une activité et une relation client digne de ce nom.

Pour continuer à trouver son marché, et pour tester son attractivité, il ne faut donc pas hésiter à faire évoluer le contenu de son offre.

Stromae, lui, s’est donc mué en compositeur / arrangeur. Le petit buzz de ses premiers morceaux lui avait  permis de se faire un petit nom dans le milieu. Que faire en attendant l’opportunité d’un  contrat d’édition ? Saisir les opportunités de mettre son talent au service d’artistes plus en vogue (comme Melissa M). Ce que Stromae a fait et ce qui lui a permis de faire rentrer du cash… : c’est toujours une bonne manière d’asseoir son entreprise.  Un peu comme les futurs créateurs d’Airbnb qui ont vendu des boites de céréales  customisées aux couleurs des candidats de l’élection présidentielle américaine en attendant le retour positif d’investisseurs sur le projet phare.
Fidèle à l’esprit startup, Stromae en profite aussi pour pivoter son positionnement musical : après le rap, ce sera la house. (annonçant Alors on danse !).

Attention de ne pas perdre de vue votre horizon : se diversifier et faire du cash en « marque blanche » (de manière invisible pour les clients de votre client B to B), peut comporter un risque: disparaitre du radar. Pour ne pas être considéré comme un simple arrangeur, Stromae a cultivé sa relation avec un public mélomane et joueur :  « Les leçons de Stromae » relève ainsi le défi de la visibilité et de la relation. Car pour l’artiste, sa plus value doit être visible et prétexte à connivence: les « leçons » permettent ainsi de voir la virtuosité de l’arrangeur mais aussi d’installer une personnalité, malicieuse, pédagogique… et 2nd degré (son identité de marque en somme) comme les bases d’un lien avec son public. Le contenu se découpe ainsi en une série de tutoriels qui donne envie de suivre le personnage.

Ces étapes lui ont donc permis « d’attendre » le succès, en cultivant à la fois la notoriété, les rentrées de cash comme la relation avec ses publics. Quand « Alors on danse » a été terminée, Stromae a testé le morceau sur NRJ Bruxelles… où il était en stage. Une bonne manière d’utiliser ses ressources pour définir les modalités d’un test « grandeur  nature ».

Rien de mieux pour organiser la rencontre de son offre avec ses publics. Si en plus, celle-ci alimente votre légende (pardon votre marque et votre communication), voire déclenche des premières commandes, vous êtes bien parti…

Source (première)  http://www.pionnieres.paris/blog/startup-les-lecons-de-stromae-1/