L'Education Nationale m'a tuer... A lire si vous en avez le courage...

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Une phrase qu'on a déjà vue un peu partout : l'Education Nationale m'a tuer... 

Oui, elle m'a bien tuée, je ne suis plus que l'ombre de moi-même, je ne sais plus qui je suis... où est passée cette étudiante studieuse, sérieuse, forte, pleine de motivation que j'étais avant de mettre les pieds dans cette prison.
J'avais dit que je n'écrirai peut-être plus pour ce blog... Le temps passe je n'en vois plus l'utilité à part déblatérer ma haine. Je pensais que ce blog aiderait des gens... Ca les a aidé apparemment... mais que cela m'aiderait moi aussi au passage. J'attendais naivement d'avoir des conseils, des pistes, du soutien, un accompagnement.... mais non rien. J'avais espoir que ce blog soit connu et puisse être le témoignage des jeunes enseignants perdus mais aucun ou peu de témoignages, ça n'avance pas, tous les appels que j'ai pu lancé n'ont rien donné... Ce blog n'est qu'un rien du tout perdu dans la masse du web. Voilà pourquoi je n'y crois plus, écrire pour quoi? Pour me plaindre simplement? Non, mon objectif était de témoigner, de révéler l'envers du décor... objectif atteint au bout de presque un an? Non.
"Tribulations de jeunes profs désenchantées"... tribulations de profs au bord du suicide oui. Perdue. Perdue. Perdue. Seule. Seule. Seule. Seule à me noyer dans ma propre merde et celle de l'administration incompétante de l'éducation nationale.
Je vais peut-être paraitre "trash" ou "cash" mais j'en ai marre des non dits, j'en ai marre de prendre sur moi, de tout cacher car ça ne fait pas propre de craquer dans cette foutue institution. 

Je me suis lancée dans ce métier pleine d'espoir, j'ai tout calculé pour devenir prof, j'ai fait des tas de sacrifices... tout ça pour gagner quoi? Un burn out, une dépression, des envies de suicide et un éventail de médicaments.
Ils m'ont appris à détester ce métier, je ne crois plus en la mission qu'on m'a donnée, je déteste l'éducation nationale, son hypocrisie, ses mensonges, ses magouilles... Je suis dégoûtée par cette institution.
Et on entend en ce moment parler de tout ça à tout-va à la TV, je ne supporte plus ces reportages qui montrent soit-disant l'envers du décor et finissent toujours avec un happy end... Dans mon histoire il n'y a pas de happy end. 3 ans de cauchemars, 3 ans que je l'attends mon happy end et il ne vient pas... Chaque fois que je pense avoir sorti la tête de l'eau je me reprends les pieds dans le tapis.

La faute à qui? La mienne? L'éducation nationale? Les deux? J'ai toujours eu un tempérament anxieux mais j'arrivais à faire face et m'adapter, j'avais cette force qui était en moi. Je savais que ce serait difficile mais je me disais que je serai capable de m'adapter... quelle erreur. J'aurais dû m'écouter et ne pas m'enfermer dans cette prison tant qu'il en était encore temps. Depuis que je suis rentrée dans la belle famille des profs tout a été fait pour me savonner la planche... Normal ou pas? Etais-je trop faible pour surmonter ça? Je me sens traumatisée... Je ne vois que le passé, que mes ami(e)s en plein désespoirs qui subissent en silence des situations inacceptables... L'éducation est devenue une MERDE. Comment croire en la mission dans laquelle nous nous sommes engagés?  Ca a commencé par la haine de l'administration, totalement incompétente et hermétique à toute détresse humaine... Des erreurs, des erreurs, encore des erreurs, des erreurs qui coutent cher à chaque fois.
Suis-je folle? Ou est-ce ce métier qui m'a rendue folle? Ou plutôt devrais-je dire cette institution car les élèves n'y sont pour rien... 

J'en ai marre de me taire. T2, sortie d'un CLM et d'un mi-temps thérapeutique, affectée sur 2 écoles, 4 classes, 5 niveaux... qui ont failli être 7 niveaux. Un amie en difficulté, harcelée par la hiérarchie, affectée dans un double niveau à 3h de route de chez elle. Une autre amie, qui sort d'une hospitalisation, d'un CLM, qui est t2 et affectée en IME sans accompagnement et sans aucune formation. Je pourrais en dire long sur ces histoires, je ne vais pas m'étendre car elles ne souhaitent pas témoigner.  Nous sommes plusieurs à être broyés par cette machine et personne n'en parle. Ca me révolte, ça me dégoute, venant d'une institution qui veut se donner une bonne image mais fait tout pour enfoncer son personnel. Eux? Avoir du coeur? Se préoccuper du bien-être du personnel? Pure illusion, vous êtes obligés d'en arriver à parler de démission, d'idées de noires, de mise en danger de votre vie et  de suicide pour qu'on vous "écoute". Cela ferait trop tâche dans la grande institution. Combien de dépressions? De burn out? De suicides? Tout ça est passé sous silence et pourtant ça existe... A quel point je ne sais pas si on le saura un jour. Ce ne sera jamais de leur faute... Souvenez-vous du peu de suicides d'enseignants qui ont été médiatisés? La faute du travail? Bien sûr que non,  ces gens-là étaient tout simplement fous. J'ai été marquée par cette histoire de cette enseignante du secondaire qui s'est immolée en plein milieu de son établissement... Je devais passer le concours à ce moment-là et tout cela commençait déjà à me faire douter. Je ne connais plus l'histoire en détail, mais on a tout mis sur le dos de cette pauvre enseignante, dépression, problèmes psychologiques ou je ne sais quoi... MAIS BIEN SUR... quand on veut se foutre en l'air, on va le faire sur son lieu de travail même si tout va bien au boulot, non mais sérieusement vous y croyez vous? Quelqu'un qui veut se suicider parce qu'il a je ne sais quel problème perso et qui se dit "ben tiens tout va bien au boulot mais je vais choisir de me cramer la tronche la bas, en pleine récré, devant des tas d'élèves"? Il faut arrêter les conneries. Et ce n'est pas la seule histoire, tout n'est pas médiatiser, chez moi plusieurs personnes se sont suicidées au rectorat... mais encore une fois ce n'était pas de la faute du boulot, ce sont eux qui étaient fous... NON mais OUVREZ UN PEU LES YEUX bordel de m****!


Maintenant je vais vous parler de moi, pour changer. J'ai fait ma rentrée, j'ai tenu une matinée. Les souvenirs restent vagues. J'ai eu tout les infos au dernier moment, je suis rentrée chez moi le jour de la pré rentrée épuisée, ne sachant plus ou donner de la tête... Devoir gérer une masse interminable d'informations en peu de temps rien de mieux pour reprendre après un burn out. 16h30, je dois essayer de préparer mes 4 rentrées, de gérer mes 5 niveaux, je suis perdue, j'ai accumulé tellement d'information que c'est à peine si je me souviens de mon prénom. Je bosse jusqu'à 1-2h du matin. Je suis paniquée. Il ne me reste plus que 4h de sommeil dans le meilleur de cas. Je me revois partir en arrière, je me reprends toutes mes angoisses, tout ce que j'ai subi ces dernières années en une fraction de seconde. Je décide d'aller me coucher en surdosant mes médicaments histoire de m'endormir vite sans penser à rien du tout.
Mauvais mélange, je me réveille à 6h, les médicaments n'ont  pas fini leur effet donc je titube... Quant à moi je ne comprends pas car je ne me souviens même plus de ce que j'ai fait la veille. Je prends mon traitement comme d'habitude, ce qui ne va pas arranger les choses. Je fais ma matinée en classe, je titube, je n'ai pas de souvenirs... Je sais juste que j'ai fait ce que j'avais à faire et que j'avais des pertes d'équilibre. Le midi arrive, la matinée a été difficil car j'ai honte de la situation... Je ne sais pas ce que j'ai fait ce midi là, tout ce que je sais c'est que je me suis réveillée à 15h à moitié insconciente et ayant des difficultés à mettre un pied devant l'autre. La suite vous la connaissez si vous avez lu les articles précedents. Je rentre chez moi, j'essaye de préparer les cours pour ma deuxième classe mais rien ne vient, je suis morte de honte avec ce qui s'est passé... que faire? Je me dis que je replonge, que je ne m'en sortirai jamais, j'avale tous les médicaments qui trainent chez moi et reste vaguement inconsciente pendant deux jours. Encore raté et pourtant j'avais chargé. 4è tentative de suicide, 6 ou 7è fois que je m'explose la tête à coup de médicament à cause de l'éducation nationale. La voilà la réalité.

Je n'ai donc pas vraiment repris, j'attends un changement de poste qui ne viendra peut-être jamais et quand bien même il viendrait je ne sais même pas si je veux y retourner car je ne crois plus en ce que je fais et l'EN me dégoûte au plus haut point.
Tous les jours je me réveille avec le stress d'avoir un appel, un mail, un courrier de l'IA mais rien, rien, rien. En attendant je bouffe mon quotat d arrêt et vais finir dans la merde financièrement.
Je demande des conseils, de l'aide mais rien, rien, RIEN, rien de concret. Que des informations contradictoires... va voir le médecin du travail, oui mais non il va te déclarer inapte, et bidule et machin... administration de merde. C'est ça qui est super dans l'EN, vous n'avez personne pour vous aiguiller ou alors vous vous retrouvez face à des informations contradictoires... allez gérer ça en plus quand vous êtes une loque dépressive!

Me reconvertir? Oh oui quel rêve! Mais vers qui se tourner? COmment faire? Quelles aides? Je suis en ménage et la seule à avoir des revenus, si je quitte tout on se retrouve sans rien... alors dois-je continuer à subir?

Ils m'ont tout pris, ma dignité, le peu d'estime de moi que j'avais, le peu d'amis que j'avais, ont foutu la merde dans mon entourage, m'ont transformée en sous merde, et il risque aussi de foutre en l'air mon couple car vivre avec une personne au fond du trou n'est pas choses évidente... je vais finir par me retrouver sans rien.


Je suis "condamnée" à rester en arrêt tant que je n'aurais pas ce nouveau poste que je ne suis même plus sûre de pouvoir assumer.
Je dors mal, je fais constament des cauchemars, mes nuits sont un enfer. Je recommence à me décaler.
Je m'abrutis decanr les jeux video, passe mon temps au lit avec mes animaux ou me suis mise aux fameux coloriages détente pour essayer de ne penser à rien.
Je ne suis plus capable de me concentrer pour lire, regarder la TV, suivre un film.

Je suis dans un laisser aller total, la seule chose qui me tient est mon couple... couple qui risque de finir par exploser. Je ne peux plus avoir trop de médicaments à portée car je n'ai qu'une envie qui est de tout avaler, j'ai envie de me scarifier... je me retiens car mon copaiin m'a bien fait comprendre qui ne supporterait pas ça une nouvelle fois. 
Il fut un temps j'étais toujours propre sur moi, bien coiffée, bien habillée, bien maquillée, aujourd'hui je n'en ai plus rien à cirer, encore une fois le peu d'éfforts que je fais sont pour mon copain. Le ménage, la lessive, toutes les choses du quotidien sont un véritable fardeau à porter. Je me sens vide, perdue, perdue, perdue, seule, seule, seule.

Je n'en peux plus de CETTE vie. Je n'ai jamais eu la vie facile mais j'ai tenu, eux m'ont achevé. Sans eux ma vie aurait été totalement différente.
Je n'ai qu'une envie : disparaitre, m'exploser la tête, mourir, fuir... je n'en peux plus, je suis perdue, je ne sais plus vers qui me tourner ni à qui faire confiance. Je suis à bout, épuisée.

Education Nationale mon bourreau
et encore un article qui ne servira à rien

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Je ne me relis pas, je sais qu'il y a des fautes mais je n'ai plus la force... Oui les profs (si on peut considérer que je suis vraiment une prof) font eux aussi des erreurs et pour ceux que ça dérange merci de cliquer sur la croix en haut à droite au lieu de laisser des commentaires incendières et inutiles, sachez que je ne vous louperez pas je n'ai plus la patience. Merci de votre compréhension.

Kity