Avant de répondre à vos questions et vous apporter un conseil personnalisé. Je souhaite élargir le débat et prendre de la hauteur sur ce sujet pour vous donner une analyse un peu générale sur ces fameuses périodes d’inactivités qui dans le langage commun sont devenus des « trous ». Comme si un parcours professionnel et/ou de vie pouvait être jalonné de « trou », c’est à dire d’un vide absolu, sans apport en expériences et en savoir…

De façon générale, les R.H. n’apprécient pas les « trous » dans les CV… Les mentalités n’ont pas encore complètement évolué dans ce domaine et rare sont les professionnels du marché de l’emploi qui ont un regard bien veillant face à ces périodes sans activité professionnelle. Alors que la vie professionnelle n’est plus aussi linéaire qu’elle pouvait l’être par avant, que le marché de l’emploi s’est complexifié et tendu, que les périodes de remise en cause professionnelle, de formation continue, d’année sabbatique et de période de chômage ponctuent et jalonnent la vie professionnelle de chacun d’entre nous… De fait, les Recruteurs sont encore très suspicieux face à ces périodes d’inactivités, il n’aiment pas le vide et les périodes qui leur paraissent floues et sans consistances. Le recruteur a un besoin quasi viscéral de s’accrocher à de la matière, du réel et du concret : il n’est donc pas friand de ces périodes d’inactivités qui sont le lot de nombreux candidats… Une grande majorité de recruteur ne semble pas avoir évolué avec son marché et avoir des difficultés à comprendre que ces périodes d’inactivités sont une richesse et sont bien souvent de véritables expériences de vie qui participent à la construction des différents savoirs d’une personne.

De même, nombre de candidats essayent tant bien que mal de dissimuler, de cacher, de « remplir » ces fameux trous, malheureusement bien souvent de manière fort maladroite, ce qui ne fait qu’amplifier le phénomène de suspicion de la part du Recruteur… Subi ou voulu, ces « trous » doivent d’un part être compris et acceptés par les Recruteurs, et, d’autre part être expliqués de façon transparente et juste par les Candidats.

Une période d’inactivité doit donc être vu à sa juste valeur : comme un bénéfice et non comme un désavantage … Ne faut-il pas comme nous l’a enseigné un de nos grands hommes politiques : laisser le temps au temps ! Retenons qu’une période d’inactivité est profitable dans un parcours professionnel. En effet, elle permet de se poser, de réfléchir, de se concentrer sur d’autres activités que professionnelles. Mais aussi de faire face aux accidents de la vie, aux périodes difficiles, aux remises en question et au besoin de rebondir dans des phases d’échecs… Il est donc tout à fait normal que des périodes d’inactivité professionnelle apparaissent sur le CV de nombre de candidats sans que cela soit une tare.

Il est par ailleurs du ressort du candidat de donner du volume à ces périodes d’inactivité, notamment en les transformant en un avantage tout en expliquant au Recruteur tout le bénéfice et la richesse qu’il a su en tirer.

En ce qui concerne votre demande Charlotte, il s’agit pour vous d’un cas particulier et notamment d’une période d’inactivité professionnelle plus subi que voulu : la maladie qui entraîne par ailleurs bien souvent une incapacité physique. Comme je le précisais par avant, les R.H. en général réagissent mal face une période d’inactivité, néanmoins la maladie reste un cas particulier, qu’il vous faut par ailleurs expliquer sans entrer dans les détails mais avec force de conviction pour ne pas laisser votre interlocuteur dans le doute et le bien fondé sur cette période d’inactivité professionnelle… Réagissez de façon sereine en expliquant votre situation et les raisons de cette inactivité, vous pouvez d’ailleurs très bien l’indiquer sur votre CV. Comment cela sera-t-il perçu ? Rassurez-vous ! Beaucoup de personnes ont connu des proches dans des situations de longues maladies… Cela n’a rien de honteux ou d’inavouable ! Profitez-en, sans faire de misérabilisme ni trop en ajouter, pour montrer vos capacités de réaction face à l’adversité et aux contraintes.

Et si au hasard de vos rencontres et entretiens vous rencontrez des recruteurs qui ne comprennent pas cette situation. Je vous conseille de fuir et de ne surtout pas vous engager à travailler avec ce genre de personnes et/ou d’entreprises. Car en définitif, c’est vous en tant que candidat qui êtes le seul maître de vos choix de travailler ou de ne pas travailler pour telle ou telle organisation.

En espérant avoir pu vous aider et vous conseiller dans vos demandes.

Au plaisir de vous lire prochainement.