Robots et humains : et si on collaborait ?

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Robots et humains : et si on collaborait ?

Entre les défenseurs des avancées technologiques, convaincus que le progrès ne peut être que bénéfique à la société et ceux qui pensent que nos emplois sont plus menacés que jamais, la vérité est peut-être entre les deux, avec une collaboration robots-machines…

Trois Français sur quatre pensent que les robots seront un jour capables de « voler leur travail » selon un sondage Eurobaromètre de juin 2015. Une autre étude, signée Roland Berger, clame qu’ils pourraient détruire 3 millions d’emploi dans l’hexagone d’ici 2025. Mais tout n’est en fait pas si noir. Si l’on regarde ce qu’il se passe en Allemagne, au Japon et en Corée du Sud, qui sont les pays les plus robotisés, on se rend compte qu’il n’y a pas de corrélation entre ce taux de robotisation et le taux de chômage. Ce serait donc une peur tout aussi infondée que celle des immigrés qui viendraient voler le travail des Français.

Les robots pourraient même en fait créer ou sauver des emplois, par exemple en évitant certaines délocalisations d’usines dans des pays à bas coût de main d’œuvre. Selon l’économiste Christian Saint-Etienne, « l’homme aidé d’un ordinateur est meilleur que le meilleur des ordinateurs ». L’exemple des chatbots (1) est l’un des plus parlants : la réponse d’un robot seul ne peut pas aujourd’hui satisfaire toutes les demandes mais il peut aider à filtrer les demandes et à les orienter le cas échéant vers un conseiller humain. Dans des cas plus délicats, comme celui des transporteurs routiers dont le métier est menacé à moyen terme d’automatisation totale avec les véhicules autonomes, on peut imaginer un humain qui surveillera plusieurs véhicules autonomes et pourra intervenir en cas de problème.

Comme souvent, ce sera en fait la période transitoire qui posera certainement problème : sera-t-il possible de former des millions de travailleurs sur le tard, après 20 ou 30 ans d’exercice d’une profession, pour les préparer à autre chose ? Ou faudra-t-il passer par des systèmes de compensation financière, comme la retraite, le chômage ou le revenu universel prôné par certains ?