Le capital humain est-il suffisamment valorisé dans nos entreprises ?

Le capital humain est-il suffisamment valorisé dans nos entreprises ?

Le capital humain est-il suffisamment valorisé dans nos entreprises ?

A l’heure où la finance, le court-termisme et la profitabilité rythment l’activité des industries, on a tendance à oublier l’importance du volet humain du travail.

Définition

La définition de capital humain en entreprise ne fait pas l’unanimité auprès des théoriciens et des praticiens. Toutefois, en s’appuyant sur les points partagés faisant consensus, le capital humain se définirait par l’ensemble des aptitudes, expériences et talents individuels et collectifs, ainsi que le modèle organisationnel et managérial permettant de les articuler. Gary Becker, Prix Nobel en 1992, qui analyse l’individu comme un facteur de production, affirme que le capital humain joue indéniablement un rôle dans la performance économique d’une firme.

Selon Pascal Bello, PDG du cabinet ESG Score, le capital humain crée également un avantage compétitif, même dans les milieux financiers. Une entreprise dotée d’un capital humain de qualité possède des moyens d’actions plus importants qu’une autre organisation ne disposant pas de ces mêmes atouts, toute chose égale par ailleurs. En effet, le capital humain est un pilier de l’attractivité sociale d’une entreprise, c’est-à-dire ses capacités à attirer et surtout garder ses talents en son sein, qui lui assurent son développement. Ces compétences sont liées notamment à l’état de santé et de savoir.

Le capital humain est aussi l’élément qui permet d’optimiser l’articulation de tous les actifs d’une société. Par conséquent, l’acte managérial et la capacité de direction seront d’autant plus fructueux pour l’entreprise si le corps social est mobilisé pertinemment.

État des lieux

Dans La Place de l’Homme dans l’entreprise, le management du XXIème siècle, le MEDEF écrit que “Parce que la valorisation du capital humain est devenue une question cruciale, dans un environnement très concurrentiel, un nombre croissant d’entreprises place l’engagement des salariés au centre de leur politique RH”. Selon Christpohe Dejours, psychanalyste santé-travail au CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers), ce phénomène s’inscrit dans un contexte paradoxal où l’on se rend compte de l’importance du capital humain et de ses vertus alors que nous persévérons dans un système économique qui s’épuise : “Nous souffrons beaucoup du court-termisme des dirigeants. Économistes et politiques exaltent le système qui consiste à ramasser le maximum d’argent dans un minimum de temps. Or, ces bénéfices sont de plus en plus déconnectés du travail. Le “vivre ensemble” n’est pas rentable immédiatement, mais il est fondamental pour la pérennité du système. (…) On ne peut pas constamment pomper le capital humain et l’intelligence collective sans se préoccuper des conséquences. Parce qu’au bout d’un moment, il n’y aura plus rien à pomper, nous aurons une société invivable, et le système économique ne fonctionnera plus. »

Les SCOP

Les Sociétés Coopératives et Participatives sont une preuve du succès qu’apporte le capital humain à une entreprise. Les Nations-Unies ont proclamé 2012 comme étant l’année internationale des coopératives, en reconnaissant leur efficacité, leur juste-équilibre face au capitalisme excessif et leurs bonnes pratiques économiques et sociales. Partout dans le monde, plus d’un milliard de personnes travaillent dans des coopératives, dont 23 millions en France – ce qui en fait le premier pays d’Europe !

Au sein d’une SCOP, les salariés sont des associés majoritaires, et détiennent au moins 51% du capital social et 65% du droit de vote. Comme dans toutes les entreprises, il y a un dirigeant – mais ce-dernier est élu par les associés !